Quais du polar 2015 (2) : Bioy, les heures noires du Pérou revisitées dans un roman choc!
Journée spéciale "Quais du Polar", à trois jours de l'inauguration de ce festival clé dont on parle de + en sur Lyon je trouve... Voici donc la première de nos deux chroniques sur des livres très différents d'auteurs invités le week end prochain sur Lyon, prouvant l'éclectisme de cette manifestation et de la littérature dite "noire":
Quatrième de couverture :
Lima, années 80. Alors que l’Etat et la guérilla du Sentier Lumineux se livrent une guerre sans merci, Elsa, une jeune militante communiste, est soumise aux viols et à la torture des militaires. Parmi eux, Bioy, jeune caporal tétanisé par ce déchaînement de violence.
Lima, années 2000. Bioy est désormais à la tête d’un des gangs les plus violents de la ville, au service des cartels de la drogue et du crime organisé. Ses anciens collègues de l’armée sont en prison ou en fuite aux États-Unis.
Vingt ans se sont écoulés qui ont plongé le Pérou dans l’abîme, et c’est le récit de cette chute que ce roman nous livre à travers les destins croisés de Bioy, d’Elsa, d’un flic infiltré et d’un étrange garçon assoiffé de vengeance.
Intrigue tentaculaire, récit à la chronologie chaotique qui mêle le passé au présent et emprunte à des formes aussi diverses que l’écriture cinématographique ou le blog, Bioy forme un puzzle romanesque qui déploie toutes les facettes de la violence, de l’horreur et la déchéance humaine et tente sans relâche de répondre à cette question : l’idée même de rédemption a-t-elle encore un sens ?
En plaçant la violence et la question de la banalisation du mal au cœur de son livre, Trelles Paz s’affirme comme l’une des voix latino-américaine les plus prometteuses du roman noir.
Un roman très noir (pas vraiment un polar d’ailleurs), finaliste du prestigieux prix Rómulo Gallegos en 2013, un peu coup de poing à l'estomac, tant il est très violent.
Il faut dire qu'il nous met parfois mal à l’aise et nous perd parfois dans une intrigue complexe à base de vengeance (la chronologie est complètement dispersée, il n’est pas évident de recoller les morceaux du puzzle) mais parvient tout de même à éclairer les occidentaux sur cette part méconnue de l’histoire sans verser dans le scolaire et le manichéisme. Salutaire et instructif !