"La Niña de fuego": un fascinant thriller espagnol entre Lynch et Pedro..
Lors de la "Semaine du cinéma ibérique qui a eu lieu à Villeurbanne en mars dernier, j'avais hélas raté à la toute dernière minute la projection du film "La Niña de fuego", un film de Carlos Vermut.qui avait énormément marché en Espagne, concurrencant là bas, notamment au Goja, le très réussi La Isla Minima dont j'ai parlé il y a quelques semaines.
Heureusement, quelques semaines plus tard, lors du dernier Festival de Beaune, j'ai pu rattraper le film ( il faisait partie de la sélection Sang Neuf, celle dont j'ai vu le plus de films cette année comme la précédente) et je m'étais promis d'en parler ici même avant sa sortie en salles en plein été , soit le 12 août dernier.
Hélas, entre les vacances, la pause bloguesque, et ma maladie de retour, j'ai failli à ma promesse ( en même temps, j'étais le seul à la connaitre, cetet belle promesse :o) et ce n'est que plus d'un mois après sa sortie, alors même que le film a du disparaitre de toutes les salles de France ou presque, que je vous dis tout le bien dont je pense de ce Nina de Fuego (qui à l'époque de Beaune s'appelait encore Magical Girl, du nom de la poupée tirée d'un manga, dont rêve un des personnages du film).
"La Niña de fuego" est en effet un thriller choral qui nous amène de surprise en surprise, mais qui parvient in fine à conserver pas mal de zones d'ombre, qui pourraient désarconner ceux ou celles qui aiment quand toutes les cartes du jeu sont livrées à la fin, mais qui en l'état contribue pour beaucoup au charme et au mystère que laisse propager ce film même longtemps après sa vision.
Difficile de raconter correctement ce film tant il part dans plusieurs directions et qu'il constitue une sorte de puzzle dont les pièces se reconstituent ( ou pas) à la fin, et en même temps, on n'a pas envie de trop délorer ce film tant on voudrait qu'il surpenne le spectateur autant que j'ai pu l'être.
La Nina Del Fuego fait partie de ces longs métrages qui nous incite fortement à de faire travailler son imaginaire, à rester énormément concentré, et et à s'interroger sur la temporalité des séquences, afin de remettre à sa bonne place tel tronçon qui nous est montré dans la chronologie.
Je suis assez client de ce genre de puzzle à la Innaritu, et ici, i lfaut dire que la maitrise d'ensemble est incontestable, le cinéaste Carlos Vermut tisse une intrigue vraiment envoutante autour d'un personnage principal, une jeune fille, dont les désordres psychologiques nous sont livrés au compte goutte à la fois insaisissable et fascinant en même temps.
On pense forcément au cinéma de David Lynch, ( la construction scénaristique, écrite au milimètre, évoque forcément "Mulholland Drive" mais j'ai eu ici le sentiment d'être moins paumé que chez Lynch) et également au cinéma du grand Pedro Almodovar- qui a beaucoup défendu le film, ce qui a aidé à la promotion du film- pour son lyrisme et son audace, aussi bien au niveau de l'imbrication du récit que de ses envolées lyriques dans la mise en scène.
Bref, une oeuvre vraiment fascinante et formellement très aboutie, qui démontre, avec La Isla Minima la très bonne tenue du cinéma espagnol en 2015 dont au moins deux films pourraient tout à fait truster les hautes places de mon classement final.
LA NINA DE FUEGO Bande Annonce (Thriller Espagnol - 2015)