Le dernier Spielberg, ce bon gros film familial...
Lors de la dernière journée des enfants que les cinémas Gaumont Pathé organisent généralement deux à trois fois par an dans toute la France, deux films événements de cet été étaient à l'affiche en avant première et il a fallu faire un choix ( moi je serais bien allé voir les deux à la suite, mais mes momes n'ont pas ma boulimie de cinéma).
Et très vite un consensus s'est fait : plutôt que d'aller voir le cinquième volet des- un peu fatiguantes- aventures de Sid, Scrat et les autres héros de l'âge de glace, nous avions préféré aller voir d'une coté d'une valeur sure du cinéma familial avec "Le Bon gros géant", dont l'équation Roald Dahl à l'écriture du roman et Steven Spileberg à la réalisation était proprement alléchante..
A l'origine, ce Bon Gros géant est en effet un des romans les plus connus de Roald Dahl, qui pour le centenaire de sa naissance - si l'auteur était bien évidemment encore de ce monde- a le priviilège de se voir adapter par le grand maitre du cinéma populaire américain, Steven Spileberg qui a près de 70 ans, se voit de nouveau pousser son âme d'enfance.
Un roman que j'ai aussi eu l'occasion de recevoir dans sa nouvelle réédition par Gallimard jeunesse et que j'ai pu lire en famille juste après avoir vu le film pour comparer.
Récit alliant d'émotion et de poésie à l'instar de Charlie et la Chocolaterie, l'histoire du BGG, abréviation du Bon Gros Géant, qui vit dans un pays des géants qui font pousser des concombres horriblement mauvais et qui boivent des boissons qui pétillent vers le bas,prouve le talent si singulier de Dahl pour caputer et ne plus lacher ses lecteurs, au gré d'histoires féériques et inventives en diable. qui parvient comme à son habitude à mélanger histoires à la fois effrayantes et rédemptrices qui enseignent à tous, petits et grands, des leçons salvatrices pour nous narrer une aventure fabuleuse, douce et pleine de jeux de mots fantastiques.
Un ingénieux cocktail que, dans l'ensemble, Monsieur Spielberg arrive à retranscrire avec son joli divertissement familial qui apporte également sa part de rêve, même si reconnaissons le, il n'arrive pas totalement au niveau du roman de Dahl..
Cette belle histoire d’une petite fille et du mystérieux géant qui va lui faire découvrir les merveilles et les dangers du Pays des Géants. joue vraiment encore plus que le roman la carte du conte enfantin et naïf, et cette absence de cynisme et de second degrès réussit son coup puisqu'il parvient la plupart du temps à émerveiller le spectateur quelque soit son âge, avec une histoire colorée, et mise-en-scène avec brio pour son grand retour aux divertissement familial .
Un petit bémol toutefois: si les enfants-comme les miens- devraient aimer sans réserve cette belle histoire d'amitié, les plus grands pourraient parfois s'ennuyer un brin devant l'absence de rythme. et un personnage de petite fille un peu fadasse.
Heureusement dans sa deuxième partie, Spielberg, fidèle au roman initial ose quelques moments d'humour, notamment autour de la rencontre entre le BGG et la Reine d’Angleterre avec un moment culte qui fera immanquablement hurler de rire petits et grands.
Le film vaut surtout grace au personnage du BGG, parfaitement incarné en motion capture par un Mark Rylance très expressif, dont le "Charabiage" est très inventif et constitue un des intérêts du film.
Et ce, d'autant que pour une fois la VF est pas mal du tout, avec notamment un excellent doublage de Dany Boon qui accentue la tendresse et le caractère enfantin de ce gentil géant, dont l'amitié avec la petite fille pourrait faire penser à celle qui liait Eliot à Et, même si ce dernier film était quand même plus bouleversant ( ou alors est ce nous qui avons grandi?)
Cette relation pédagogique inversée (c'est l'enfant apprend au Bon Gros Géant à bien parler) peut faire sourire les petits comme les plus grands.
En lien avec le film le roman de Rolad Dahl publié chez Gallimard jeunesse, Trad. de l'anglais par Jean-François Ménard. Illustrations de Quentin Blake