L'histoire officielle : un classique du cinéma argentin qui n'a rien perdu de sa force
A H - 24 de l'ouverture d'un Festival Lumière très attendu dans notre cité lyonnaise- Quentin tarantino va y donner un master class, c'est l'efferverssence total depuis quelques jours- j'ai envie de revenir sur L’histoire officielle de Luis Puenzo un film qui a été projeté l'an passé, dans une belle version restaurée qui est sortie en salles ce mercredi 5 octobre dans quelques salles françaises et en DVD chez Pyramide Vidéo, tout juste trente ans après sa sortie en salles.
Après la dictature de la Junte (1976-1983), le cinéma argentin s’est livré à un travail de mémoire et de libération de la parole ( avec notamment le cinéaste Fernando Solanas dont on parlé l'année dernière dont L’histoire officielle , récompensé à Cannes pour son actrice principale Norma Aleandro, et lauréat de l'oscar du meilleur film étranger l'année suivante) est assurément le film le plus porteur et le plus populaire.
Connaissant mal en France l'histoire de l'Argentine, voir enfin l'Histoire Officielle- que j'avais peut etre vu au début des années 90, mais sans en être certain- , permet ainsi d'en savoir plus sur ce pays qui n'est pas qu'une terre de football et de tango et qui a surtout connu des temps très troubles, avec cette période charnière de l'histoire de ce pays qui fascine pas mal la France.
Ce film de Puenzo aborde les thèmes de la torture, et de ces fameuses grands-mères dites les folles de la place de Mai et des bébés volés aux mères emprisonnées, et adoptés par des familles proches du pouvoir, que le film de Puenzo a permis de faire connaitre au plus grand nombre, car le film a été élaboré en lien étroit avec une volonté de reconstruction historique initié avec le rapport « Jamais plus » de la Commission nationale sur la disparition des personnes.
Tourné dans les premiers mois après la chute de la dictature, L’HISTOIRE OFFICIELLE constitue ainsi un témoignage nécessaire, en dressant un récit particulièrement fort et salutaire de la prise de conscience d’une femme qui va peu à peu se poser des questions sur l'origine de son enfant adopté, et au-delà, de tout un peuple.
Ce grand classique du cinéma argentin, qui a fait office de carthasis national, conserve ainsi, sous cette belle version restaurée toute son acuité et sa force et permet un beau focus sur une partie de l'histoire forcément très douloureuse de la société argentine.
Dommage que son cinéaste, qui avait depuis réalisé en 1989 une adaptation de la Peste un peu palote puis plus grand chose depuis- 'n'ait pas forcément confirmé ce coup de maitre qu'on est tout heureux de retrouver en salles et en DVD.
L'HISTOIRE OFFICIELLE Bande Annonce (Oscar du Meilleur Film Étranger)
CONTENU -Le film en version restaurée 4K . -Un scénario sous haute tension (11 min) : Luis Puenzo évoque sa collaboration avec la journaliste Aída Bortnik, tout juste rentrée d’exil, et les enjeux liés à l’écriture d’un scénario portant sur l’Histoire en train de se faire.
-Filmer l’Histoire (9 min) : Luis Puenzo se remémore le tournage historique de la manifestation des Grands-mères de la Place de Mai, en prises de vue réelles, ainsi que celui des séquences dans le bureau de leur association. -Les comédiens (8 min) : Retour sur le choix de Norma Aleandro et Héctor Alteiro, en exil pendant la dictature, pour incarner Alicia et Roberto. Luis Puenzo se remémore également son travail avec Analía Castro, jeune actrice de 4 ans.
-Négation et révélation (11 min) : Luis Puenzo analyse comment la population argentine a pu ignorer les crimes perpétués par la dictature militaire et comment il a tourné la scène du monologue d’Ana, l’amie d’Alicia qui lui ouvre les yeux. -La restauration du film (2 min 30) : Sous forme d’avant/après, ce module montre les techniques mises en œuvre pour la restauration du film. -Livre de témoignages sur l’histoire du film (40p.