La vie des autres : un must du cinéma allemand
Parmi la centaine de films qui fleurissent ma DVDthèque, je peux distinguer trois catégories de films :
1. certains classiques que j'ai déja vu et éventuellement revus, et que je garde, soit pour le revoir lors de mes longues soirées d'hiver, soit pour le montrer à mes enfants lorsqu'ils auront l'âge d'en apprécier la portée,
2. des films plus anodins que je n'ai pas encore vus, et qui me serviront pour mes soirées de détente de prévue (si si, je vous rassure : parfois, j'ai juste envie de me distraire),
3. et enfin des films pas trés vieux, mais déja considérés comme des classiques du 7ème art, et que j'avais raté à leur sortie en salles et que je n'ai pour l'instant pas l'occasion de découvrir.
Dimanche soir dernier, j'ai eu envie de visionner un film appartenant à la 3ème catégorie, et c'est donc la Vie des autres que j'ai choisi.
Ce film là, j'avais vraiment failli aller le voir au cinéma, mais il était sorti pile poil aprés la naisance de mon premier enfant, donc à un moment où j'avais, par la force des choses, baissé assez sensiblement ma fréquentation des salles de cinéma, et finalement, il était passé à la trappe, car quand même 2 h17, il faut les trouver, et puis il se peut aussi que j'avais du trouver le sujet ( des écoutes téléphoniques sous l'ex RDA avant la chute de Berlin) pas glamour en diable.
Et bien, autant le dire de suite, je regrette de ne pas l'avoir vu en salles celui là, car c'est un film que j'ai trouvé tout simplement prodigieux, à tous les niveaux. En effet, ce film est à mes yeux une véritable prouesse, car il allie à la fois plusieurs genres cinématographiques (romanesque, thriller, film historique) à une réflexion trés intelligente sur la liberté d'expression dans un régime totalitariste( ce qu'était la RDA sous la stasi, chose que j'ignorais crassement à vrai dire).
Et surtout, j'ai rarement vu un tissu romanesque aussi fourni et aussi riche, avec des personnages vraiment complexes : contrairement à certains films qui ne voient un film qu'à travers les yeux d'un seul personnage, la grande force de La vie des autres est de nous faire partager le point de vue de plusieurs protagonistes, le couple espionné, ces artistes partagés entre leur désir de travailler et l'envie de se rebeller face à ce système qui tue la création, et l'espion, ce bureacrate qui va voir toutes ses convictions tomber les unes aprés les autres en s'immergeant dans un domaine qu'il ignforait totalement, la culture.
Alors, certains grincheux pourront justement trouver peu crédible ce personnage, qui apprend la rédemption grâce à la culture; pour ma part j'ai juste trouvé que c'était une personnage de cinéma absolument magnifique. Et la dernière scène qui lui redonne un peu de la dignité qu'il avait totalement perdu me restera certainement bien longtemps en mémoire.
Bref, un très très très grand film que je suis bien heureux d'avoir rattrapé au vol.