GO home : un drame de l'exil avec une pincée de fantastique.. et l'éblouissante Golshifteh Farahani..
L'éblouissante comédienne iranienne Golshifteh Farahani est doublement à l'affiche dans les salles françaises en cette fin d'année 2016; puisque, tout juste deux semaines avant Paterson de Jim Jarmush dans lequel elle joue la femme d'Adam Driver, chauffeur de bus poète à ses heures perdues, elle tient le rôle principal de Go Home le nouveau film de la réalisatrice libanaise Johane Chouaib ( cinéaste du long métrage Pays rêvé, en 2011) qui sort ce mercredi 7 décembre en salles et que j'ai eu la chance de voir en avant première.
Dans Go Home, Golshifteh Farahani - bien loin du personnage qu'elle joue dans 'Paterson' que j'ai aussi vu en avant première et dont je reparle très vite- incarne Nada une jeune fille qui après avoir vécu à Paris, revient dans le village où elle a grandi pour venir vivre dans une maison familiale en ruines, abandonné à la suite d'une tragédie rendu fou par un bombardement qui a tué son enfant, aurait massacré les occupants de la demeure et notamment tué le grand-père de Nada. Une demeure à laquelle s'accroche vaille que vaille Nada, comme un lien ténu entre elle et son pays natal..
Un lien qui est tissé par les souvenirs et les sensations, sans doute comme celui qui lie ce pays à sa cinéaste.
Comme son premier long, le nouveau film de Jihane CHOUAIB est en effet fortement imprégné de l’histoire de son pays d’origine, ce Liban qu'on connait finalement assez mal en Occident et dans lequel les ravages de la guerre sont immenses
A travers ce difficile retour après exil, GO HOME interroge sur la question de l’identité, et tente de savoir comment on peut encore trouver sa place après un déracinement dans un pays qui nous semble hostile et radicalement différent.
Une quête identitaire sur un passé , le cinéma nous en montre pas mal de façon régulière et il est dès lors difficile d'éviter le déjà vu qui menace..
Ici, la particularité de Go home, outre la présence toujours formidable de Golshifteh Farahani, tout en nuances, à la fois intense et frivole, dans un rôle pas forcément très aimable de prime abord, réside dans le décor constitué par cette maison totalement vide et en ruines qui offre une vision poétique, presque fantastique où les fantômes des personnes décédées résonnent encore profondément.
Une maison pas incarnée comme dans "l'économie du couple" ou" le client," deux des grands films de l'année 2016, mais au contraire ésotérique et évanescente, voilà une bonne idée de la cinéaste Jihane Chouaib..
Dommage dès lors que les scènes dialoguées- notamment avec le frère de Nada (Maximilien Seweryn) ne sonnent pas toujours très juste et viennent alourdir le côté onirique du film et rendent le film, d'abord envoutant, peu à peu ennuyeux....
Une curiosité pas totalement aboutie mais une curiosité tout de même..
GO HOME - bande annonce from Paraiso Production on Vimeo.