"Je danserai si je veux" de Maysaloun Hamoud : une sublime ode à la liberté sur fond d'électro
Nous avons eu la chance de voir en avant-première Je danserai si je veux, le superbe premier film de la réalisatrice palestinienne Maysaloun Hamoud, en présence d'une partie de l'équipe du film.
Un film qui sortira mercredi prochain le 12 avril sur nos écrans- le même jour que le sublime The Young Lady , -et qui croule déjà sous les récompenses : Meilleur film Asiatique au Festival International de Toronto, Prix de la Jeunesse et Prix de l’Autre Regard au Festival International de San Sebastian, ou encore Prix du public et Prix spécial du jury au Festival International de Zagreb. Une avalanche de Prix amplement méritée.
Avant la projection, Maysaloun Hamoud nous expliquait que trois ans avaient été nécessaires pour que ce film-combat se réalise. C'était la première fois qu'elle le présentait dans une salle française et sa fierté et son émotion étaient palpables.
Le film se déroule à Tel-Aviv, véritable carrefour de civilisations et de religions, symbole de jeunesse, d'ouverture, de fête et de liberté. Leila (Mouna Hawa) et Salma (Sana Jammelieh) vivent plus la nuit que le jour, passant le plus clair de leur temps à faire la fête, à boire et à fumer des joints avec leurs amis.
La première est une jeune femme à la beauté électrisante, au regard sombre et à la chevelure rebelle. Son franc-parler et sa répartie sont irrésistibles, elle n'est pas du genre à se laisser faire. Et son métier lui va comme un gant : elle est avocate.
Salma, quant à elle, travaille dans un restaurant qu'elle quitte rapidement lorsque son patron la somme de parler uniquement hébreu et non arabe sur son lieu de travail, tout en vivant sa passion pour la musique. Quand elle ne mixe pas dans des bars, elle le fait chez elle avec ses platines. Au grand dam de sa future collocataire...
Lorsque Noor (Shaden Kanboura) débarque un beau matin, avec un voile aussi encombrant que ses trois énormes valises, les deux jeunes femmes se demandent si l'harmonie parfaite qui règne au sein de la collocation ne risque pas de voler en éclats. Et pourtant, ces trois jeunes femmes très différentes vont vite se lier d'amitié. Pour le meilleur et pour le pire…
J'ai été émue par ces trois portraits de femmes éprises de liberté, qui s'émancipent chacune à leur manière : Salma de parents qui multiplient les dîners pour la marier jusqu'au jour où ils apprennent son homosexualité, Noor d'un fiancé très pratiquant et très conservateur, qui veut la forcer à s'éloigner de "l'impureté" ambiante qui règne dans la collocation - on retient la scène où elle se débarasse de ses vêtements un à un, sur la plage, belle image de son émancipation - et Leila, prête à renoncer à l'amour d'un homme pour un amour encore plus grand, celui de la liberté. On s'attache très vite à ce trio dont on a du mal à s'éloigner, le film terminé.
Sur une bande originale électronique du tonnerre signée M.G. Saad, "Je danserai si je veux" est une pépite qui nous donne envie d'être nous aussi sur ce balcon, au côté de Salma, Leila et Noor, à crier à la ville et à ses lumières, notre soif de liberté.
Un conseil... Ne passez pas à côté d'un aussi beau film !
"Je danserai si je veux" de Maysaloun Hamoud, sortie le 12 avril.