Pourvu qu'on entende parler longtemps de Gauvain Sers
Allez aujourd'hui, c'est la fête de la Musique, donc forcément sur Baz'art, on va à partir de maintenant parler uniquement mélodies et notes avec un petit nombre d'articles qui vont donner le la...
On commence avec un vrai coup de coeur pour un jeune artiste creusois dont on entend de plus en plus souvent parler :
Un samedi soir de désoeuvrement de fin d'année dernière , j'ai allumé France 2 et suis tombé devant une émission d'hommages au chanteur Renaud, qui commençait alors sa tournée triomphale.
Aux côtés d'invités réguliers des émissions de TV- car c'est vraiment toujours les mêmes qui trustent ces émissions je vous l'accorde (au hasard Julien Clerc ou Patrick Bruel), j'ai découvert une seule tête inconnue.
Une tête ornée au demeurant d'une casquette de gavroche (en velours côtelé comme l'artiste aime lui-même à le préciser ) sur la tête, et fredonnant à la guitare une chanson d'amour avec un texte aussi touchant que drôle, dans un registre effectivement très proche de notre ex chanteur énervant, devenu maintenant chanteur un peu atteint par toutes les épreuves qu'il a pu traverser, et qui doit être heureux de trouver en Gauvain un digne héritier.
Gauvain Sers, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est d'ailleurs un peu le " protégé," de Renaud, notre Phénix revenu des enfers allant jusqu’à lui offrir la première partie de toutes l'ensemble des dates de sa tournée 2017, jusqu’à fin mai 2017.
Après un succès grandissant en première partie de Renaud depuis l'automne dernier, Gauvain a sorti son premier album, le 9 juin dernier, avec en point d'orgue cette fameuse chanson découverte ce soir là la télé, la chason titre de l'album "Pourvu" (album de 14 titres qu'il a mis plus d'un à finaliser et vient d'être signé sur le label Mercury (Universal).
UN formidable morceau de quatre minutes dans lequel les références cinématographiques sont multiples, du Le dîner de cons" aux films de Daroussin en passant par Amélie Poulain ( c'est d'ailleurs Jean Pierre Jeunet qui a réalisé son formidable premier clip).
Un titre qu'on a très vite en mémoire et qui ne peut que charmer, comme du reste charme l'ensemble de son album, aussi bien par la qualité de son écriture, de sa sincérité, de son engagement et de la sensibilité certaine dont le jeune artiste fait preuve.
Dans une tradition sensiblement renouvelée de la chanson française, Gauvain raconte à la guitare sa vie de manière poétique entre ( auto) dérison, tendresse et même gravité sur certains morceaux, comme l'excellent Mon fils est parti au djihad,( un titrequi a rendu visiblement fou de jalousie Renaud lui même).
Gauvain Sers a indéniablement su trouver un style qui lui est propre, oscillant entre engagement et humour.
Du coup, même si en l'écoutant la première fois, l' on pense forcément beaucoup à son parrain d'écriture, de par le ton et même un certain phrasé en commun, sur la longueur, on distingue facilement les deux univers, celui de Gauvain étant forcément plus en phase avec les aspirations de son époque.
Cet artiste à l'univers très touchant et fédérateur est donc parti pour durer pas mal de temps, gageons ainsi qu'on entende parler de Gauvain Sers pendant un paquet d'années, et c'est évidemment tout le mal que l'on lui souhaite.....