Comédies françaises en 2017 (4) : ce Grand froid n'apporte pas le vent de fraicheur escompté..
On l'a assez dit dans nos précédentes revues de comédie françaises, la plupart qui sortent en salles ont tendance à nous irrite un peu, notamment par excès de formatage et de prévisibilité .
Le film GRAND FROID, premier long métrage de Gérard Pautonnier a au moins l'ambition d'aller sur des sentiers moins balisés que la comédie traditionnelle en tentant l' humour noir et grinçant avec une ambiance singulière et décalée qui parcourt le long-métrage ( on pense un peu au film de Kiarostami, à ceux aux frères Coën ou aux films belges de Bouli Lanners).
Adapté du roman "Edmond Ganglion & Fils" de Joël Egloff, la comédie macabre de Pautonnier lorgne ouvertement sur le cinéma de Kaurismaki ou des frères Coen avec ce même coté décalé, presque absurde et des personnages de looser comme Georges et Eddy sont deux croque-morts travaillant pour l’entreprise de pompes funèbres d’Edmond Zweck.
Le point de départ du film est prometteur et laisse deviner une ambiance glacée et indéniable: de la neige, un corbillard qui ne trouve pas son chemin, des hommes transis de froid et à coté de la plaque.
L'humour noir côtoie des dialogues parfois surréalistes qui offre au spectateur un film singulier et jamais vulgaire, et ce no man’s land où évoluent les personnages possède un charme mineur mais incontestable
Cependant, force est de constater que cette comédie laisse le spectateur un peu sur sa faim et a tendance à ronronner, faute d'un scénario assez étoffé et qui a tendance à . s’embourber, autant que les personnages.
Du coup, malgré sa durée de moins d'une heure trente, le film n'évite pas l’écueil des longueurs et la nonchalance qui irrigue les protagonistes de ce road movie macabre contamine aussi un peu les spectateurs.
Les acteurs, au standing indéniables, tiennent leurs partitions sans fausse note, mais restent malheureusement cantonnés dans des rôles qu’ils ont déjà tenus plusieurs fois notamment Bacri et Gourmet, pas très surprenants.
Du coup, ce sont plutôt les seconds rôles qui tirent leurs épingles du jeu, notamment Philippe Duquenne ou Sam Karman qui en deux trois scènes campent des personnages ambigus et assez déroutants, dommage qu'ils ne soient pas plus développés que le reste de l'intrigue du long métrage de Pautonnier.
Face à ses modèles avoués, Grand Froid semble finalement convenu et manque d'un vrai scénario et de vrais rebondissements..
On pourra saluer l'ambition du cinéaste pour son premier long, mais le résultat final donne l'impression d'un petit manque un peu génant..
A noter qu'en lien avec la sortie du film, Folio vient de rééditer le livre à l'origine de l'histoire " Edmond Ganglion & Fils de Joël Egloff, idéal pour comparer les deux versions...