Un Petit paysan qui n'a rien à envier aux plus grands!!
Petit Paysan est un film français qui a fait beaucoup parler de lui lors de sa présentation cannoise à la Semaine de la critique et lors de sa sortie en salles le 30 août dernier et à la vision du film on peut largement en comprendre les raisons.
Son premier long , Hubert Charuel fils et petit-fils d’éleveurs l'a tourné dans la ferme familiale, et ses parents et son grand-père y jouent même un petit rôle - et du coup le film s'intéresser à un personnage assez peu présent dans le cinéma de fiction français .
Ce personnage c'est évidemment, comme le titre du film l'indique celui du paysan , même si Francois Duperyron ou Marc Fitoussi avec la Ritournelle avaient quand même abordé l'agriculture française en toile de fond ces dernières années (mais, à vrai dire en voyant Petit Paysan on pense surtout au film Béliers cette comédie islandaise bien barrée de Grimur Hakonarson qu'on avait bien aimé à sa sortie.
L'enracinement que le jeune cinéaste instille à son film lui apporte une authenticité indéniable à la description des lieux et des gestes d'un agriculteur, d'autant plus formidable que Swann Arlaud trouve là un premier rôle à la hauteur de son talent ( on n'oubliera pas non plus de citer la prestation de la toujours formidable Sara Giraudeau, en soeur vétérinaire compréhensive), mais ce qui est formidable dans Petit paysan, c'est que le film évite le naturalisme et le documentaire pour aller du coté du film de genre, ce qu'il fait avec un vrai bonheur.
Si l'épidemie dont il est question dans Petit Paysan fait évidemment penser à l'épisode de la "vache folle" et qu'on comprend parfaitement le traumatisme dans lequel cette crise sanitaire a plongé les éleveurs, le long métrage d'Hubert Charuel est bien mieux et bien plus que cela qu'une simple chronique du désarroi d'un jeune agriculteur aux prises avec des vaches malades .
La part fictionnelle du film est aussi réussie que le volet documentaire, et son incursion dans le film de genre est aussi casse gueule que maitrisée.
La chronique d'un quotidien d'un éleveur vire soudainement au thriller avec énormément de justesse, à tel point que la disparition d'un cadavre encombrant de bovin est filmé avec autant de tension et de de puissance qu'un corps qu'on doit faire disparaitre dans un film de mafia.
Scorsese, Charuel, même combat!!
Un premier long métrage étonnant et passionnant qu'on aimerait beaucoup voir récompensé lors des prochains césars, même si pour lui donner le césar du premier film on attendra de voir le "Jeune femme" qui a obtenu la caméra d'Or à Cannes, en concurrence notamment avec ce petit paysan!!