Baz'art  : Des films, des livres...
15 septembre 2017

Rentrée littéraire 2017 : Six quatre ; Hidéo Yokoyama : quel excellent polar Nippon !!!

 

 six quatre

« Cheveux…Front…Yeux clos…Nez…Lèvres…Bouche…Menton…Le visage blafard de la jeune fille morte apparut alors. »

Il y a des jours, des semaines, des mois où tout va mal, pour le commissaire Mikami on pourrait dire que ce n’est pas son année. Sa fille, en pleine adolescence,  a fait une fugue et reste introuvable, il change de service et devient porte-parole de la police auprès des journalistes, alors que les rapports avec la presse sont en plein chaos, et on approche de la date  d’un triste anniversaire : un kidnapping qui s’est terminé par la mort d’une fillette, une affaire non classée vieille de quatorze ans à laquelle il a participé.

Police, administration, presse, plus personne ne s’écoute, plus personne ne se parle, Mikami se demande, après plus de vingt ans au service de son pays, s’il n’y aurait pas quelque chose de pourri au royaume du Japon. Coup de théâtre, une adolescente vient d’être enlevée avec  demande de rançon, le commissaire a vraiment l’impression que l’histoire bégaie.

Immersion totale au pays du soleil levant, polar proustien, nous suivons pas à pas le commissaire Mikami, nous ne voyons que ce qu’il voit, nous n’entendons que ce qu’il entend, nous ressentons ce qu’il ressent, et avec lui nous pénétrons dans les arcanes du fonctionnement très institutionnel de la police et  au plus profond de la société japonaise.

C’est une écriture minutieuse, au plus près des sentiments humains qui se dévoilent lors d’une enquête qui va bousculer beaucoup de préjugés. Le lecteur, comme Mikami le doux idéaliste,  découvre que la vie sociale nipponne est un fourmillement très codifié et très hiérarchisé, une société faite de crainte et de faux semblant où l’on hésite pas à poignarder celui qui nous fait des courbettes.

Un récit prenant, une fin paroxystique digne des grands polars hollywoodiens, ce roman est d’abord un tableau hyperréaliste du Japon en ce début de siècle.

Seul petit bémol qui n'en est pas vraiment un :  cet énorme pavé peut rebuter par son épaisseur et sembler étouffe chrétien (étouffe bouddhiste ou étouffe shintoïste) dommage car « Six-Quatre » est un sacré voyage au pays du soleil levant.

 Hideo Yokoyama, Six-quatre. Trad. du japonais par Jacques Lalloz. Liana Levi, 616 p., 23 €- sortie le 21 septembre 2017

Commentaires
D
Bonjour, quel livre, j'ai mis du temps à le lire car il est un peu bourratif mais cela vaut la peine rien que pour le final que je n'ai pas vu venir. Un homme, un père qui a passé son temps à appeler au téléphone.... C'est sûr que c'est un contexte particulier avec téléphone filaire, téléphone intérieur et extérieur et bottin: une époque révolue. Et la description des rapports codés entre les gens: hiérarchie, ce qu'il faut dire ou pas, comment s'adresser aux personnes, courbettes, saluts, j'ai été impressionnée. Bonne après-midi.
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M
Bonjour<br /> <br /> Je ne suis pas trop polar, mais la littérature asiatique (entre autres!!!) m’intéresse (japonaise, coréenne, chinoise, ..), et apparemment ce roman décrit bien la société nippone actuelle et ça, ça me parle ;)<br /> <br /> Merci donc pour cette revue ...et un livre de plus dans ma liste de livres à lire :)<br /> <br /> Bonne journée
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