Critique : Bleeder, le film de jeunesse de NWR sort dans une très belle édition Digibook
Ca va devenir un rituel: chaque année depuis trois ans (et une année on l'avait même interviewé) au Festival Lumière, le mythique Nicolas Winding Refn vient faire un tour pour y présenter ou annoncer quelque chose en lien avec le cinéma.
Pour 2017 avec ce mélange d'audace et de mégalomanie qui le caractérise, il en a profité pour déclarer la mort du cinéma. et déclarer dans la foulée la renaissance du cinéma. Et cette renaissance se cristallise dans " ByNWR.com.", du nom de sa plateforme digitale ByNWR.com qui sera en activité à partir de février 2018.
En effet ce vrai dingue et passionné de cinéma a décidé de créer une nouvelle plateforme digitale sur laquelle sera diffusé gratuitement chaque mois un classique du cinéma dont il possède les droits.
L'an passé,Nicolas Winding Refn avait profité du Festival Lumière pour y présenter Bleeder, son deuxième long métrage ( juste après le choc Pusher) jusque ici inédit dans nos contrées et qui sortir dans quelque salles quelques semaines après.
Un film BLEEDER qui sort d'ailleurs,ce mercredi 8 novembre, en digibook et VOD dans une sublime édition proposée par M6 vidéo, réunissant le Blu-ray + le DVD + un livret exclusif de 32 pages.
Ce film tourné en 1999 rendait déjà hommage à sa passion du cinéma avec cette histoire d’un cinéphile de Copenhague un peu introverti,( un Madds Mikelsen alors totalement inconnu) travaillant dans un vidéo-club et dont le meilleur ami, Léo, commence à tomber dans une spirale infernale de violence le jour où il apprend qu'il attend un enfant.
Un film qui a connu un échec commercial du notamment à la faillite de sa maison de production et dont la sortie dans cette fort belle édition vidéo permettra largement d'être redécouvert par tous les cinéphiles- et ils sont nombreux qui vouent un culte à NWR.
Moins violent que certains de ses grands succès, avec étrangement un coté assez naturaliste parfois proche du documentaire, Bleeder est cependant traversé de grands pics d’adrénaline et de violence pas vraiment larvée dans la descente aux enfers de Léo, et on y décele déjà sa tendance pour des couleurs vives, avec une belle prédominance du rouge qui sera sa marque de fabrique dans les "Drive " et autres "The Neon demon" à venir.
Parfois un peu confus dans sa maitrise du récit ( qui n'a jamais été le point fort du cinéaste danois), ce "Bleeder "vaut néanmoins largement le coup d'oeil tant il décèle quelques ingrédients de son oeuvre à venir et ne pourra que séduire largement les afficionados de ce réalisateur à l'univers si particulier.