De Kubrick aux films de guerre : 5 livres sur le cinéma à dévorer cet été !
Forcément, quand on aime le cinéma on aime les livres sur le cinéma et l'été ne sert pas qu'à faire un premier inventaire de la rentrée littéraire qui va arriver : quoi de plus stimulant en effet que d'emporter sur la plage les dernières publications sur le 7ème art qu'on avait pas encore eu le temps de découvrir et de passer du temps avec les plus grands cinéastes et les plus grands genres cinématographiques qui soient ..
Voici donc en ce mardi conseil du mois d'aout une petite revue de cinq parutions récentes :
1 2001, L'Odyssée de l'espace :Les meilleurs films de Notre vie ( Grémese)
« J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne l'entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l'inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique. J'ai voulu que le film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, comme la musique ; « expliquer » une symphonie de Beethoven, ce serait l'émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l'appréciation. » Stanley Kubrick à propos de 2001, L'Odyssée de l'espace :
Septembre 1968 : date de sortie officielle du film en France. 2018 est donc l’année du cinquantenaire de la sortie de 2001, L'Odyssée de l'espace, ce long-métrage qui a marqué la science-fiction. Un film culte, mystérieux, 2001 l'Odyssée de l'espace a marqué la science-fiction de son empreinte au fer rouge.
À cette occasion, les éditions Gremese ont publié dans la collection Les Meilleurs films de notre vie un ouvrage dédié à ce chef-d’œuvre du cinéma d'anticipation.
Le critique de cinéma Roberto Lasagna signe ici un livre riche de détails et d'anecdotes qui décrit la genèse du film jusqu'aux raisons qui en font encore aujourd'hui une référence cinématographique.
Après 2001, toute autre oeuvre de science fiction sucitera d'énormes attentes et le risque de décevoir public et critiques. Et Kubrick abordera chacun de ses cinq films suivants avec un soin méticuleux presque maniaque. Mais à la question omniprésente de savoir quel est son meilleur film, il répondra toujours : "2001". On a ainsi droit analyse approfondie du film avec lequel son génial réalisateur se démarqua des autres en cherchant à toujours anticiper et à offrir au monde une oeuvre définitive sur l'époque et les sujets traités.
En sondant les questionnements de l’œuvre Lassagna n'oublie pas de mentionner sa réception critique et ses influences sur l’œuvre de Kubrick mais aussi sur les films de SF.
Depuis l'élaboration de son scénario jusqu'à l'avènement critique du film , Roberto Lasagna nous livre, à travers cet ouvrage illustré de nombreuses photos de films et de tournages, une foule d'analyses cinématographiques et d'anecdotes dans un essai indispensable pour les nombreux fans de ce film assurément culte.
- Auteur: Roberto Lasagna
- Éditeur : Gremese
- Date de parution 22/03/2018
- Collection: Meilleurs Films De Notre Vie
- 144 pp. avec illustrations couleur, 16€.
2 Patrice Leconte, le dictionnaire de ma vie ( Kero)
Il y a une quinzaine d'années, lorsqu'on me demandait quel était mon réalisateur préféré, j'avais tendance à donner un seul nom, sans réflechir, celui de Patrice Leconte. Bon, je vous avoue que les cinéphiles me regardaient alors avec un air un peu attéré (ils s'attendaient certainement à ce que je leur sorte ou Scorsese ou Speilberg ou Truffaut).
Il faut dire que Patrice Leconte était le cinéaste de deux films que j'avais adoré plus que tout et que j'avais revu en boucle maintes et maintes fois entre 1988 et 1998 : Tandem, cette magnifique épopée tragicomique avec un Jean Rochefort et un Gérard Jugnot au sommet de leur art, et surtout Monsieur Hire, cette adaptation d'un roman de Simenon avec un Michel Blanc totalement à contre-emploi, livide et bouleversant.
Depuis, même si Leconte a réalisé quelques grands films ( Ridicule, Tango, les grands ducs, La fille sur le pont), il n'a jamais réussi à réaliser des films qui m'ont fait le même effet que ces deux là.
Mais cela ne m'a pas empêché de dévorer son dictionnaire personnel, paru chez Kero, dans lequel il tente de se décrire en 26 mots, à la demande du journaliste Francois Vey, : de façon pas du tout chronologique, forcément, c'est toute une partie de sa carrière qui y est balayée avec humour et pudeur, des Bronzés, son premier succès, à la bande dessinée, sa première activité professionnelle ( il a travaillé pour Pilote), la publicité ou tous les grands acteurs qu'il a cotoyé.
Même si on connait pas mal la filmographie du réalisateur des bronzés, on y apprend pas mal de choses et Patrice Leconte, se tire parfaitement de cet exercice tant on prend du plaisir à dérouler sa vie et ses confidences ( pas ) trop intimes, pour reprendre le titre d'un de ses - bons- films
Patrice Leconte, Le dictionnaire de ma vie, édition Kero, 17 euros.
C'est quoi être cinéaste aujourd'hui ? avec Patrice Leconte
3 Slimane Dazi/ indigènes de la nation ( Don Quichotte)
Avec Indigène de la nation, sorti le 3 mai chez Don Quichotte, l’acteur Slimane Dazi, découvert par Jacques Audiard dans le Prophète- seulement deux scènes à la fin du film mais terriblement marquantes en voyou peu avenant qui reçoit Tahar Rahim à Marseille. - se livre avec intensité et sans fausse pudeur.
On l'a aura ensuite vu à plus de 40 ans, en grand frère protecteur dans l' 'OVNI Rengaine de Rachid Djaidani puis dernièrement dans les derniers parisiens des 2 frères ékoué du groupe la Rumeur Indigène de la nation.
Les derniers parisiens, il en parle au début de cet ouvrage puisque c'est en faisant la promotion d'un film qui lui tenait beaucoup à coeur qu'il a connu une sérieuse alerte cardiaque, en 2015, qui l'a amené à faire le point sur sa vie et qui l'amène ainsi à plonger dans son histoire familiale, depuis l’Algérie française du grand-père, au Paris des années 50/60 où il est né.
Slimane Dazi né, en Ile-de-France, en 1960, français sous la colonisation, possède la nationalité algérienne choisie par ses parents en 1962.
Celui qui se définit comme un vrai titi parigot d'origine algérienne peste contre le fait que les autorités françaises ne lui ont toujours pas accordé la nationalité et à ce jour, il n’a toujours pas obtenu la nationalité française, ni le droit de vote.
… “J’ai l’impression que je suis toujours obligé de montrer patte blanche, et qu’il faut qu’on aille en plus me chercher des poux dans la tête… C’est comme un oignon. On enlève une couche, et puis deux, et puis trois .A la vingtième, quand tu fais ça tous les jours, tu n’as plus de protection, plus de résistance, il ne reste que les os qui sont usés. Tu es rompu, usé par toutes les humiliations”.
Avec ce livre qui renvoie un reflet peu agréable à la société française, à ses profondes inégalités entretenues sur fond de mémoires historique et géographiques souvent bien niées, cet Indigène de la nation, cri de rage et de colère est décrit comme un véritable « acte politique" et bien plus qu'une simple autobiographique lambda de comédiens.
4. Encyclopédie de la guerre- Editions Vendémiaire/ Jean Pierre Andrevon
De la guerre de Troie à la guerre d'Irak, cent ans de guerre sur les écrans. Jean-Pierre Andrevon, critique de cinéma, tente une audacieux pari: celui de retracer, en un panorama le plus complet possible, les formes et les métamorphoses d’un genre inépuisable, qui a puissamment contribué à l’évolution du récit cinématographique.
De la Russie à l'URSS, la Seconde guerre mondiale, la Guerre froide, Israël : naissance et conflits de voisinage, l'Indochine française, Corée,38e parallèle, l'Algérie n'est plus française, Paix au Vietnam, l'Eclatement de la Yougoslavie, Cuba Si, le Continent noir, Retour Oriental Inde et Pakistan, Liban, Afghanistan, guerres d'Irak : la contagion. Contient un cahier d'illustrations de 16 pages, et, un essai pour une chronologie sélective des films dits « de guerre ».
Toutes les guerres qui ont une place dans la grande histoire de l’Europe depuis celles menées par les Grecs et les Romains jusqu’à celles consécutives à l’éclatement de la Yougoslavie, du génocide arménien, du conflit sino-japonais qui dure de 1937 à 1945, de la Guerre d’indépendance à Cuba, de l'épopée de Che Gevara, des guerres civiles au Liban de l’Afghanistan du dernier quart du XXe siècle figurant dans cette anthologie.
Rien n'y est oublié dans ce qui constitue un ouvrage de référence. sur le sujet, d' Autant en emporte le vent à La 317e Section, de Spartacus à Il faut sauver le soldat Ryan, de Lawrence d’Arabie à Falstaff, et bien d'autres encore !
l"Encyclopédie de la guerre au cinéma et à la télévision", en librairie le 24 mai 2018 aux éditions Vendémiaire
5«Cannes, première !» par l’AFP (Le Faune éditeur)
On finit par un livre plus léger, et plus en lien avec le festival de Cannes un beau livre de photos qui rassemble celles que L’Agence France Presse a compilé cent quarante-cinq photos du Festival de Cannes pour célébrer les 70 premières années du Festival. L’AFP a également recueilli les souvenirs de celles et ceux qui ont contribué à la légende du Festival.
Belle idée que celle de l’AFP de revenir en texte et en images sur les souvenirs de personnalités internationales du cinéma qui ont marqué les 70 années du Festival de Cannes.
L’Agence a ainsi puisé dans ses archives photo et mobilisé ses bureaux dans le monde entier pour recueillir les souvenirs de celles et ceux qui ont contribué à la légende du Festival. D’Anouk Aimée à Jodie Foster, de Claude Lelouch à Ken Loach, sans oublier la nouvelle génération avec Sofia Coppola, Omar Sy ou encore Tahar Rahim, des dizaines d’acteurs, actrices, réalisateurs et réalisatrices livrent à l’AFP leurs témoignages exceptionnels en racontant leur premier Festival ou leur meilleur souvenir.
Ces témoignages sont illustrés par 145 photos de l’AFP qui immortalise au fil des ans les stars présentes sur la Croisette, les plages et les célèbres marches.
Pour ce livre, des dizaines d’acteurs, actrices, réalisateurs et réalisatrices ont livrés leurs témoignages en racontant leur premier Festival ou leur meilleur souvenir.
D’Anouk Aimée à Jodie Foster, de Claude Lelouch à Ken Loach, sans oublier Sofia Coppola, Omar Sy ou encore Tahar Rahim, tous témoignent de la folie cannoise
. Un bel objet garanti sans selfie!!