BLACKkKlansman ; de l'incroyable livre de Ron Stallworth à l'impressionnant film de Spike Lee!
Dimanche 19 août, quelques jours avant la sortie nationale du film en salles, on est allés ( plusieurs membres de l'équipe de Baz'art en même temps, quand on arrive à se supporter) voir en salles le dernier film de Spike Lee, "BlacKKlansman".
A Baz'art, on aime particulièrement Spike Lee :, pionniner de la street culture au cinéma, Lee a fait le creuset d’une nouvelle mythologie urbaine au fil des décennies, après des chefs d'oeuvre comme "Mo Better's Blues", "Jungle Fever" ou bien évidemment "Do The Right Thing",« Malcolm X », « Summer of Sam » ou encore son chef d'oeuvre méconnu « la 25ème heure".
Spike Lee est assurément un cinéaste fondamental qui compte forcément pour les amateurs de cinéma, il n'a eu de cesse de le confirmer, malgré des prises de bec évidentes avec les grands studios amérciains et un gros passage à vide à partir des années 2000.
Son grand retour il l'a fait, avec ce film qui a récolté le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes ,et qui part d'une histoire tellement incroyable, qu'on a du mal à croire qu'elle est vraie ou qu'elle n'est pas fortement romancée.
En fait, le réalisateur s'est préalablement basé sur le livre de Ron Stallworth, le personnage principal du film.
Ron Stallworth est un jeune Afro-Américain.dont la famille déménage en 1972 à Colorado Springs où il a pris un intérêt pour une carrière dans les forces de l'ordre. Il devient agent de police de son État, et lance une improbable mission d'infiltration du Ku Klux Klan,
Le livre et le film permettent de revenir sans détour sur les années 1970 américaines, la condition noire et la haine des suprémacistes blancs. Le film est adapté de l'autobiographie de l'ancien policier.
Du cinéma filmé à l’américaine certes, mais très attaché à la question sociale, et identitaire, une problématique souvent focalisé sur la communauté noire à laquelle appartient Spike Lee.
Et malheureusement, au vu de l'actualité américaine plus que récente, on se dit que 40 ans après les faits racontés dans le film, rien n'a changé, ce que Spike Lee nous montre avec une fin particulièrement choc de ce BLACKkKlansman terriblement..impressionnant !
Si Spike Lee a pris quelques libertés dans la chronologie et a rajouté un au volet sentimental bienvenu, en lisant ce livre dans la foulée de la projection, on a bien eu la confirmation que tout s' était bien passé dans les années 70 à Colorado Springs.
Avec BlacKKlansman, Spike Lee s'est pleinement affranchi du livre original : avec une très bonne bande son 🔊 ,, un rythme qui fait qu on ne s"ennuie jamais, une réalisation avec des scènes très fortes, et évidemment un casting au top, dont le toujours épatant Adam Driver dans un rôle plus étoffé que dans le livre original.
Lee aurait pu tomber dans le piège du fillm à thèse (feu les dossiers de l écran ) mais il a choisi avec pertinence le ton de la farce pour ridiculiser ceux qui défendent la suprématie de la race blanche.,.sans oublier pour autant de nous glacer d'effroi les 5 dernières minutes du film.
Certes, certains détracteurs du cinéma de Lee diront que cela manque parfois de finesse et de légèreté mais il faut dire que la charge contre Trump, qui manque lui aussi de finesse et de légèreté, est réussi..........
Sincèrement, tout cela fait froid dans le dos. et Lee a bien réussi son coup.
Autre chose réjouissante dans le film, voir Harry Belafonte qui fait un discours à la fin du film a quelque chose de très touchant...Banana Song Boat dans Beetlejuice c’est lui...
Bref, pour une fois dans notre rubrique " de l'écrit à l'écran, on ne choisira pas le livre contre le film ou le fillm face au livre .
Courez voir le fillm pour voir la puissance du réalisateur quand il filme des hommes et des femmes noirs, puissance aussi à rappeler,, sous l' humour, on voit parfaitement comment le racisme est inscrit dans l'histoire américaine puis plongez-vous dans le livre "Le noir qui infiltra le Kkk" pour connaître tous les détails de cette infiltration si peu banale.
" La voix de Ken a changé, pour se faire plus réveuse : J'aimerais connaitre le gars qui a brulé la croix. Pour le féliciter. Et pour lui apprendre la bonne technique." extrait du livre de Ron Stallworth,
Une chose est sûre : payer pour voir ce film est une démarche politique et une salle de cinoche pleine comme cela était le cas lors de cette avant première, ça fait toujours plaisir, n'est ce pas?...
BLACKKKLANSMAN : bande-annonce [HD] [VOST]