
Après Les femmes qui lisent vivent dangereusement dont nous avons chanté les louanges l'an passé , Laure Adler revient avec un nouvel et passionnant ouvrage sur les femmes artistes. A travers leurs oeuvres d'art, elle explore le lent basculement des femmes vers l'autonomie artistique et la reconnaissance du travail de création.
Laure Adler a écrit ce livre, Les femmes artistes sont dangereuses, avec Camille Viéville, docteure en histoire de l'art, pour nous parler de 50 créatrices depuis la Renaissance jusqu'à nos jours.
Le point commun de ces femmes artistes ? Pas une sensibilité typiquement féminine ou autre cliché lié à leur genre.
"Elles ont osé défier les règles sociales, politiques, sexuelles, psychiques pour assouvir leur vocation".
Je n'avais jamais entendu parler de Sofonisba Anguissola (1535-1625). Elle est pourtant l'une des premières artistes femmes de l'histoire. Est ce parce qu'elle a reçu une éducation libérale (elle étudie la musique, les lettres mais aussi les sciences et plus surprenant la peinture, jugée peu vertueuse pour l'aristocratie) qu'elle devient une artiste ?
A chaque double page, qu'il s'agisse d'artistes connus (Berthe Morisot, Camille Claudel, Frida Kahlo, Louse Bourgeois, Niki de Saint Phalle) ou d'artistes moins connus (en tous cas par moi; connaissiez vous par exemple le nom de Mary Beale, la première portraitiste professionnelle d'Angleterre ?), les auteurs de cet ouvrage reviennent sur leur vie et sur les éléments déterminants de leur oeuvre.
Ce formidable ouvrage n'hésite pas à revenir sur quelques lieux communs comme le fait qu'Elisabeth Louis Vigée le Brun est associée au nom de Marie Antoinette (dont elle était la portraitiste) alors qu'elle se distingue surtout comme étant la première à représenter l'amour maternel.
Les femmes artistes sont dangereuses - Adler, Laure - Flammarion - Beaux livres - octobre 2018