Dieu existe, son nom est Petrunya : une jolie fable féministe et beau portrait de femme rebelle
Petrunya, une jeune femme qui se jette à l’eau, dans les deux sens du terme, est l'héroïne effrontée du film "Dieu existe, son nom est Petrunya," sorti en salles depuis mercredi,
Autour de ce personnage fort et lumineux qui va bouleverser le petit monde très conservateur de Stip, Teona Strugar Mitevska a réussi une comédie satirique irrévérencieuse et militante qui fait parfois froid dans le dos que Michel vous encourage fortement à découvrir ce week end en salles :
Chaque année pour l’Épiphanie, la communauté orthodoxe d’Europe de l’est organise des lancers de croix, notamment en Bulgarie, en Russie, en Roumanie, en Serbie et en Macédoine.
En 2014, une femme est la première à s’emparer de la fameuse croix dans la ville de Stip, à l’est de la République de Macédoine, et son geste a soulevé un tollé au sein de la population locale et des autorités religieuses.
Un blasphème 2.0 chez dans la communauté chrétienne orthodoxes d’une petite ville de macédoine. Lors d’une cérémonie religieuse dans laquelle de jeunes et vigoureux garçons doivent plonger dans l’eau glacée de la rivière pour attraper la croix que le Pope vient de lancer.
L’heureux élu aura droit à une année de bonheur. C’est sans préméditation que Petrunya, une femme à la triste vie, se jette à l’eau et récupère le crucifix à la barbe des hommes. Sans travail, sans avenir, à trente-deux ans n’aurait-elle pas droit, elle aussi, à une belle année ?
Son exploit sur YouTube récolte quelques milliers de Like mais énerve fortement les mâles Alpha du village, désoriente le Pope et déconcerte le commandant de police. A-t-elle enfreint la loi, la morale ou bien tout simplement l’ordre bien établi d’une société patriarcale ?
Le moyen-âge en plein XXIé siècle comme l’affirme face caméra, Slavica la journaliste télé dépêchée pour couvrir l’évènement. Têtue car sûre de son bon droit, Pétrunia refuse de rendre l’objet convoité au risque de se mettre à dos tout le monde.
Questionnant avec acuité et malice la place de la femme au sein de la société, Teona Strugar Mitevska livre une très brulante et efficace charge féministe face à la pression patriarcale.
Jolie fable féministe et beau portrait de femme rebelle, « Dieu existe… » c’est aussi un scénario malin, une mise en scène inventive et Zorica Nusheva une formidable actrice qui ne quitte pas l’écran pour notre plus grand plaisir.
DIEU EXISTE, SON NOM EST PETRUNYA Bande Annonce
"Dieu existe, son nom est Petrunya " un film macédonien de Teona Strugar Mitevska- distribué par Pyramide films en salles depuis le 1er mai