Polar en poche : Bunker , un huis clos allemand étouffant et captivant
"Il faudrait que je retourne chercher les clés. Elles sont dans la chambre, sur le lit. Il faut que je descende dans le bunker."
Un homme espionne sa voisine, s'introduit dans son appartement, lui vole une photo de son enfance et l'enlève à son travail pour l'enfermer dans un bunker...où son père enfermait déjà sa propre mère quand il était enfant.
Le ravisseur et sa victime racontent en parallèle leur vision des événements, leur histoire vécue, leurs tragédies personnelles.
Cclaustrophobes, passez votre chemin avec ce huis clos oppressant de la romancière allemande A.M. Schenkel, déjà remarquée avec « La ferme du crime »
Ce huis clos oppressant au déroulement ambigu, jeu de chat et de souris entre la « séquestrée » d'une part et son « gardien » prend la figure bien connue du syndrome de Stockholm pour l'inverser au fil des différentes révélations.
Au fur et à mesure de l'avancement des pages, le lecteur perd se repères et se met à se demander lequel est vraiment le bourreau et l'autre la victime.
.L'ensemble donne un fort suspens qui donne envie au lecteur de vite tourner la page.
Le roman est captivant peut être un peu trop court pour ne pas frustrer à la fin mais garde toute son efficacité et tout son intérêt ..
Bunker, Andrea Maria Schenkel ( Babel Actes Sud , janvier 2020)