Le mystère von Bülow , la chronique judiciaire pleine de mystères de Barbet Schroeder a 30 ans
Claus von Bülow, ancien avocat dandy et oisif marié à une femme richissime, est inculpé pour deux tentatives de meurtre. de son épouse dont la seconde laissera celle ci dans un coma irréversible au cours de deux procès qui auront largement defrayé la chronique aux USA entre la fin des années 70 et le début des années 80 .
Barbet Schroeder, producteur de cinéma au Films du Losange qui s'est lancé dans la réalisation en 1969, avec More. entame une carrière aux États-Unis, au moment où a lieu le second procès von Bülow, qui se termine par un acquittement en 1985.
Cinq ans après le procès et alors que tous les protagonistes sont en vie – les avocats de la production passent le scénario au peigne fin -, Barbet Schroeder met en scène cette enquête mystérieuse.
. Le cinéaste rencontre alors Nick Kazan, fils d'Elia et scénariste, qui travaille à l’adaptation du roman d’Alan Dershowitz, le brillant avocat de Claus von Bülow.
Le film de Barbet Schroeder propose en effet l'adaptation conçue par Nicholas Kazan du récit de l'affaire von Bülow en respectant strictement le point de vue de l'avocat, Alan Dershowitz.
Fasciné par von Bülow un homme opaque et insaissable qui conserve ses mystères au bout, Schroder a filmé son histoire comme une comédie de moeurs noire et amère et insuffle à son intrigue un lancinant venin
Dans le très interessant entretien avec le réalisateur que l'on retrouve en bonus du Blu Ray, Barbet Srhoder nous explique qu'à cette époque où Internet n'existait évidemment pas, il avait découpé et collectionné énormément d'articles sur ce von Bulow personnage quil le fascinait.
Bien que d'origine non danoise contrairement à Von Bulow, Jeremy Irons était le choix premier du réalisateur qui a beaucoup insisté pour l'avoir tant il savait qu'il allait insuffler l'élégance et l'opacité au personnage.
Pour la petite anecdote, le réalisateur nous explique les subterfuges qu'Irons a du utiliser pour arborer cette calvitie naissance emblématique de son personnage.
Jeremy Irons a voulu jouer son personnage comme s'il était innocent, un parti pris que Barbet Shroeder n'a fait que pousser dans ce sens et qui sera légitimé par la récompense ultime de l'oscar du meilleur acteur en 1991..
Il confirme aussi qu'avec le personnage de l'avocat, Scroeder s'interessait déjà beaucoup à l'amoralité de l'avocat, qu'il développera quelques années plus tard avec son documentaire sur Jacques Verges.
Scroeder raconte aussi les dissensions qu'il a eu avec ses producteurs américains qui demandaient pas mal de coupes, au scénario et au montage et sur le dénouement que le réalisateur a finalement réussi à imposer grâce à une projection test fructueuse.
Barbet Schroeder.a conçu, avec Le Mystère von Bülow; une oeuvre froide, presque clinique, débarassée de tout affect et sentimentalisme - un travers que n'a jamais aimé le cinéaste- qui pourra déconcerter certains spectateurs plus habitué à un cinéma plus sensationnaliste, mais qui s'avère passionnante par ses lectures à multiples facettes ..
Le Mystère von Bülow de Barbet Schroeder, avec Glenn Close, Jeremy Irons, Ron Silver (E.-U., Jap., G.-B., 1990, 1 h 51, en version restaurée)
En DVD et Blu-Ray depuis le 21 avril
Distribution : L'Atelier d'images
Bonus
Interview de Barbet Schroeder (20’)
Interviews de Alan Derschowitz (avocat de Claus von Bülow) et Elon Derschowitz (co-prod.) (17’)
Bande-annonce d’époque