Les recettes de la vie : Jacky Durand nous met l'eau à la bouche
"Tu allumes la cuisinière à charbon, tu cognes le grand faitout dans l'évier en le remplissant, il te faut toujours de l'eau chaude quand tu es aux fourneaux. On a beau te répéter que le chauffe-eau est là pour ça, il faut que on eau frémisse sur la cuisinière. "Frémir, pas bouillir, tu dis. A cent degrés, ça tue tout, la flotte." Puis il y a le bruit du moulin à café rugissant. Tu détestes les expressos du percolateur servis aux clients en salle. Il te faut ton "jus de caserne", comme tu dis."
En fidèle abonné de Libération, je ne manque pas chaque vendredi "Tu mitonnes", la rubrique culinaire de Jacky Durand .Si vous êtes comme moi un lecteur de Libération du vendredi, vous connaissez alors cette chronique à la fois littéraire et gourmande.
Assurément, Jacky Durand fait partie de ces journalistes, gourmands et curieux, qui nous mettent chaque semaine l’eau à la bouche.
Dans son joli roman "Les recettes de la vie" - qui s'appelait le cahier de recettes à sa sortie en grand format et qui vient juste de sortir en poche chez Folio- Durand prouve une nouvelle fois d'une joli facon en racontant une histoire à la forte fibre autobiographique.
Un joli récit simple généreux et tendre sur la relation parfois difficile parfois savoureuse entre un père et son fils et de leur passion pour la cuisine qui parle de sujets aussi universels que fondamentaux tels que la transmission, la nostalgie la gastronomie, le respect envers les aînés, l'amitié.
On fond devant ces recettes de la vie, cette véritable ode à la cuisine, au terroir, aux saveurs multiples portée par une écriture simple et accessible, mais jamais maladroite.
Et histoire de nous faire encore plus saliver, Jacky Durand agrémente son récit sans presque y toucher de jolies recettes, comme celle du fromage de tête au civet de lapin à la « mloukhiya ».
Une agréable lecture plus que jamais nécessaire à lire en ce moment car comme le dit l'auteur dans son "Tu mitonnes" du jour " toujours où la vie tangue, c'est toujours par la bouffe qu'il renait de ses cendres".