Les corps insurgés: Boris Bergmann raconte trois destins entremêlés
"Sa démarche dans la ville estune danse rugueuse de tête blessée: Lorenzo boite sur les pavés. Il n'a pas l'habitude de ce sol dur et raisonnable , ce sol voulu par les hommes.La terre de la campagne, plus tendre, labourée de creux, manque à ses pas."
Lorenzo est un jeune peintre de la Renaissance qui souhaite révolutionner l’art tout en poursuivant sa quête de la beauté, le rendant ainsi esclave de ses passions. Baptiste, quant à lui, appartient à une bourgeoisie étriquée. Il aspire, en ce mois de Mai 1968, à davantage de liberté mais à surtout plus de dérives. Enfin, Tahar est venu se réfugier en France et souhaite obtenir une carte de séjour.
"Je regarde les morts venir à moi, se mettre à chanter, leurs paroles traversent tout mon être, je tremble, ils viennent me chercher, me tirer, je vais glisser vers eux, ils me prennent…
Dans son troisième roman, Boris Bergmann nous (ra)conte trois destins emblématiques, entremêlés par la même quête d'identité et cette volonté d'occuper une place importante dans ce monde
Il tisse, un peu comme un artisan des canuts, des liens entre ces destinées en apparence que tout éloigne et qui finalement sont liées par un même désir et quête de liberté trois mêmes visions d'une même passion.
Trois époques, trois exils, qui sont tous habités par une colère sourde qui les poussera à faire des choix qui scelleront à jamais leur destin.
Chacune de ces trois voix va livrer son propre combat avec une volonté farouche d’exister.
Raconter une histoire en trois époques, trois vies, trois destins qui s'entrelacent avec une plume imagée et puissante , voici le défi réussi de Boris Bergmann