Drosophilia raconte l'errance sentimentale d'Alex, trentenaire. Elle court de bras à bras, taraudée par l'idée qu'elle a loupé quelque chose puisqu'elle n'est pas en couple et n'a pas d'enfant.
Par l'étouffement qu'elle ressent, par la course qu'elle s'impose à travers la France, par l'effroi dessiné sur son visage, on comprend toute la pression sociale qui est sur ses épaules et dont elle n'arrive pas à se délivrer.
J'ai été aussi séduite par la beauté des illustrations, pensant que je connaissais ce style, jusqu'au moment où j'ai lu le nom de Quentin Zuttion sur la couverture.
J'avais beaucoup aimé de cet illustrateur, le roman graphique, Touchées, sur les femmes victimes de violences et d'abus et qui se reconstruisent à travers l'escrime.
C'est par un autre biais que la condition moderne de la femme est ici abordée et avec une coloration bien plus ""fantastique", les mouches envahissant l'histoire, pénétrant dans le corps d'Alex, la transformant elle même en mouches.
Drosophilia est d'ailleurs le nom donné à la mouche qui partage de nombreux gènes avec l'être humain.
Cette mouche est souvent étudiée en laboratoire sur des questions comme le comportement, la relation avec les autres espèces, l'adaptation à l'environnement.
Alex comprendra-t-elle que son épanouissement ne passe pas forcément par un homme ? La réponse est dans Drosophilia.