Eve à Hollywood : Plongez dans les chroniques piquantes et merveilleusement superficielles d'Eve Babitz
"Je ressemblais à Brigitte Bardot et j'étais la filleule de Stravinski."
Eve Babitz demeure une icône pour une curieuse raison : elle apparait nue, jouant aux échecs avec un Marcel Duchamp en costume sur une photographie inoubliable.
On ne voit que le profil de son corps blanc, un sein lourd, ses cheveux auburn cachant son visage.
Disparue de la scène artistique à la fin des années 90, sa ville lui a consacré deux expositions au début des années 2010 et deux de ses ouvrages ont été réédités dans la prestigieuse New York Review Books Classics.
"Les oeuvres d'art, moi c'est quelque chose que je perds tout le temps."
Véritable égérie de la scène artistique de Los Angeles dans les années 70, Eve Babitz, dans son nouveau recueil paru en France mais écrit en 1973 et intitulé tout simplement « Eve à Hollywood" ; croque tout le petit monde qui fait la pluie et le beau temps à Los Angeles.
Dans de précieux et rapides instantanés de la vie mondaine, elle saisit ces brefs moments en prenant garde à être toujours sur la photo.
" Les héros et les ingénues doivent être des mutants, car ils ne dépassent jamais le milieu de l'acte trois ( à supposer que l'on soit dans une tragédie ce qui est le cas en général)"
Dans cette autobiographique mosaïque, truffé de chroniques intimes et piquantes Eve Babitz transporte le lecteur dans cette belle ode à LA, dans un univers de dolce vita californienne des années 70 peuplé de rocks stars menant la belle vie au Chateau Mormont cher à Olivier Minne
En parcourant et en picorant ces chroniques gaies, colorées, érudites, acidulées, parfaitement anecdotiques, frivoles et superficielles, vous comprendrez que ce délicieux petit guide est absolument indispensable pour comprendre la tentaculaire et anthropophage mégalopole californienne.
Eve à Hollywood, Eve Babitz, Seuil éditions; 4 février 2021
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) et préfacé par Jakuta Alikavazovic