Baz'art  : Des films, des livres...
15 juin 2021

Seize printemps : le premier long de Suzanne Lindon mi figue mi raisin

 

120x160_16_PRINTEMPS_MD

C'est lors de la présentation par Thierry Frémaux lors du dernier Festival Lumière où un certain nombre de films Cannes 2020  ( ceux qui sortent désormais en salles) du film Seize Printemps que l'on a  appris que la réalisatrice Suzanne Lindon était la fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain.

Même si ni elle ni Frémaux n'ont souhaité s'apesantir sur cette prestigieuse descendance, ce qu'on peut comprendre, le détail mérite son importance surtout quand on sait que la réalistrice n'avait même pas 20 ans lorsqu'elle a commencé le tournage de son premier long métrage, ce qui est très rare dans le paysage du cinéma français.

Car, exception faite de  Nathan Ambrosini qui, du haut de ses 18 ans, avait réalisé le film « Les Drapeaux de papier » sorti il y a deux ans, et qu'on avait eu la chance de rencontrer à cette occasion,  les jeunes réalisaeurs français attendent souvent d'avoir fini leurs étudess ( si possible à la FEMIS) et d'avoir réalisé plusieurs courts métrages avant de se frotter à l'exercice si périlleux du long. 


Suzanne_soiree

Concernant la jeune Suzanne Lindon et ses vingt printemps au compteur,  on se rend compte qu'elle a brulé les étapes  et à la vue de son film (que Thierry Frémaux avait présenté de façon très élogieuse en octobre dernier), pourvu d'un certain nombre de qualités mais qui manque un peu de consistance, on peut penser que quelques années d’expérience supplémentaies n'auraient pas forcément été superflues.

On sent bien l'amour de sa réalisatrice pour le cinéma , son film étant truffé  de références  d'un cinéma qu'elle aime depuis l'enfance; de L’Effrontée de Claude Miller-  sa ressemblance physique avec Charlotte Gainsbourg étant d'ailleurs criante-  à À nos amours de Maurice Pialat en passant par le Diabolo Menthe de Diane Kuris. 

On devine aussi son goût pour d'autres arts ( quelques jolies scènes chorégraphiques en hommage à  Pina Bausch) mais on a quand même l'impression que la jeune réalisatrice n'a pas grand chose à nous raconter et qu'un court métrage aurait largement suffi .

  Loin des oeuvres bavardes et traversées d'une grande intensité,  Seize printemps  privilégie une atmosphère minimaliste, pleine de douceurs et d'ellipses; intention louable s'il en est, mais qui donne quand même le sentiment net de manquer de consistance..

Suzanne_et_son_pere

 Aucune réflexion sociale ou de dimension psychologique dans cette histoire d'une jeune fille ( la réalisatrice elle même) qui vit dans une ambiance familiale aimante et qui va tomber amoureuse d'un comédien bien plus âgé qu'elle. 

 Rien de scabreux ou de sulfureux non plus dans cette histoire d'amour entre un trentenaire et une adolescente- on n'est pas chez Nabokov- ; Suzanne Lindon optant pour la suggestion et les non dits sauf que là encore, le film, à ne pas vaiment traiter son sujet, s'avère rapidement répétitif .

 Son rythme languissant provoque une indolence qui pourra vite lasser le spectateur, qui attend en vain une émotion qu'il était venu chercher.

Certains seront sans doute charmés par la poésie de l'ensemble ( et la jolie bande son de Vincent Delerm), d'autres trouveront le temps long alors que le film ne dépasse pas l'heure vingt..

Suzanne_lycee

Bref, Suzanne Lindon, qui joue, réalise et a écrit le scénario de son premier long,  n'a sans doute eu les épaules pas assez larges pour un tel projet.

Son premier film n'a pas la force des premiers Xavier Dolan mais là, n'était sans doute pas son intention non plus .

 A l'heure où les bons films sont particulièrement présents à l'affiche, peu de chance que ce Seize Printemps se démarque largement du lot, à moins que le nom des Lindon suffisent à attirer l'attention de certains curieux. 

Commentaires
Qui sommes-nous ?

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs avec la même envie : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

Visiteurs
Depuis la création 7 740 962
Festival Le gout des autres 2025 au Havre

LE GOÛT DES AUTRES
DÉVOILE SA PROGRAMMATION

Du 16 au 19 janvier 2025, le festival littéraire du Havre proposera une série de rendez-vous réunissant notamment Miguel Bonnefoy, Kamel Daoud, Maylis de Kérangal, Vanessa Springora, Lola Lafon, Maud Ventura, La Grande Sophie et Youssef Swatt's

https://lehavre.fr/le-gout-des-autres

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GÉRARDMER 32e édition - Du 29 janvier au 2 février 2025

En 2025, Gérardmer convoque les esprits et les âmes errantes, gwishin coréens, dibbouks, djinns, zombis, fantômes en tous genres d’ici et d’ailleurs.

Nul hasard que le spectre, être des profondeurs, de l’obscurité et de l’inconscient, figure errante aux confins du visible et de l’invisible, soit l’un des motifs de choix du cinéma fantastique et du cinéma tout court.

La thématique des fantômes hantera toute la programmation de cette édition 2025, avec une Sélection spéciale spectres, présentée par des passionnés du genre.

www.festival-gerardmer.com

 

 

À partir du 27 novembre 7 JOURS, 7 FILMS JAPONAIS EN AVANT-PREMIÈRE À travers toute la France

Le Festival du cinéma japonais LES SAISONS HANABI de retour à partir du 27 novembre, à travers toute la France

https://www.hanabi.community/les-saisons-hanabi-2024/

 

Newsletter
150 abonnés