Festival International du Film sur les Handicaps: ITW de Marie-Castille Mention-Schaar, Présidente du Jury Fiction
"Marie-Castille Mention-Schaar est la nouvelle présidente du Jury Fiction du festival du film sur le Handicap.
Un festival qui se clôture ce mercredi 9 Février avec une cérémonie à l'Institut Lumière, où elle remettra le Grand prix à un des 5 films en compétition.
La réalisatrice de " A good man " et "Ma première fois" qu'on a contacté hier à cette occasion, revient sur son choix de devenir Présidente de ce festival pas comme les autres :
Pourquoi avoir accepté d'être Présidente du jury d'un tel festival?
J’ai accepté sans vraiment hésiter une seconde l’invitation de Katia Martin-Maresco à présider le jury fiction de cette cinquième édition du Festival International du Film sur les Handicaps et j'en suis vraiment ravie.
Il est à mes yeux important que ce genre de festival existe pour rendre compte du pouvoir de la fiction , il est tout aussi essentiel que les gens puissent à travers des histoires s'identifier et entrer en empathie avec des personnages des histoires, des histoires parfois très éloignées de leur quotidien.
Ce que j'aime particulièrement dans ce festival, c'est qu'il propose des films français et étrangers de grande qualité, dignes de ravir un public diversifié et les cinéphiles en quête de nouveautés et de surprises.
Le handicap est-il pour vous un sujet tabou?
J'aborde des sujets qui m'interessent en tant que réalisatrice, et aussi en tant que femme, je n'ai pour ainsi dire aucun sujet tabou comme le montre, je pense, ma filmographie
J'ai abordé en effet des sujets aussi variés que la radicalisation des jeunes filles ou le désir d'enfant chez des personnes transgenres.
Du reste, si il y a des sujets tabou, le cinéma est là justement pour que cela ne soit pas le cas, et que grace au cinéma, les gens puissent modifier un peu leurs préjugés
Le FIFH est un évènement remarquable en ce qu’il participe à changer la vision du monde sur le handicap par le 7ème art.
Le handicap reste-il un sujet trop peu médiatisé à vos yeux?
Oui, je trouve qu'on n'en parle pas assez des personnes en situation de handicap, dans le cinéma et dans la vie de tous les jours.
Il me semble que les pouvoirs publics n'ont pas assez conscience des difficultés que rencontre ce public, et ce festival est tout à fait opportun pour faire changer les choses .
Il y a tant à transmettre pour que la société soit plus inclusive , et à mon niveau je penserais d'abord au pouvoir du cinéma pour cela, car, moi, je crois très fort au pouvoir de la fiction pour éveiller les consciences...
Quelle personne vous a particulièrement sensibilisé à la question du handicap dans votre vie de tous les jours?
Mon grand-père, Roger Chauffour, qui était mon véritable ange gardien quand j’étais petite, n’a jamais cessé de m’inspirer puis de m’encourager depuis l’au-delà.
Il avait eu la poliomyélite, petit, et était paralysé. Mais cela ne l’a pas empêché de devenir un brillant professeur de mathématiques et de français.
C’est lui qui créa l’une des toutes premières institutions pour personnes handicapées. Il fut également un résistant très actif pendant la Seconde Guerre mondiale.
Son engagement, son courage, sa détermination et son obstination lui permirent de sauver plusieurs familles juives. Grâce à lui, je vous avoue que je ne sais meme pas ce que veut dire le mot exclusion!
De son handicap, mon grand père en tirait une telle force, qu'il n'a pu que me pousser à me mobiliser sur cette question !
Après A Good man, sorti l'an dernier en salles, pouvez-vous nous dire si vous avez un autre projet de film en réalisation ou en production dans les tiroirs?
Ah oui, c'est même bien plus qu'un projet dans les tiroirs ( rires). Je suis actuellement en pleine étape du montage de mon dernier film. Divertimento, avec Oulaya Amamra, l'actrice de Divines, dans le rôle principal.
Là encore, j'ai voulu m'interesser à une personne qui a du se battre contre les épreuves et une société trop normée. J'ai voulu raconter l'histoire de Zahia Ziouani, créatrice dans les années 90 de l'orchestre symphonique Divertimento (qui existe toujours) et qui est devenue une chef d’orchestre reconnue dans le monde entier.
Quand on pense que seulement 4% des chefs d'ochestre sont des femmes, vous imaginez que mon film décrit un parcours très atypique dans l’univers de la musique classique ainsi qu'une trajectoire également emblématique de l’intégration et de l’engagement!
Toutes les informations sur le festival sur le site : http://festival-international-du-film-sur-le-handicap.fr/
Comme dans LE CIEL ATTENDRA, Marie-Castille Mention-Schaar s’empare d’un brûlant sujet sociétal et le rend accessible à un large public.