Compagnons- le très beau film de François Favrat sur les voies de l'apprentissage
Naëlle, 19 ans est une jeune fille de la banlieue nantaise.
Dévorée par la rancoeur et une certaine animalité, Naëlle est partagée entre son désir d’avancer et ce qui la relie encore à son quartier d’origine
Il faut dire qu’elle doive une grosse somme d’argent aux dealers qui la terrorisent parce par sa faute, ils ont perdu une grosse quantité de drogue.
Participant à un chantier d’insertion, et acculée par ces dealers qui la harcèle, Naëlle se laisse convaincre par la responsable d’intégrer une formation de vitrailliste dans la Maison des compagnons de Nantes. .
Elle va ainsi découvrir tout un conception de la vie qui donne un sens à la sienne, et apprend à travers le fonctionnement extrêmement strict de la confrérie ( rigueur, travail mais aussi solidarité et transmission).
François Favrat (Le rôle de sa vie, Boomerang) livre avec son nouveau film Compagnons un très convaincant récit d'apprentissage sur le travail de verre qui évite les clichés sur une jeune fille de banlieue qui fait un stage chez les Compagnons du devoir.
Le film force l'admiration pour son travail d’immersion au sein d’une institution très secrète les Compagnons du Devoir et du Tour de France rarement montrée à l'écran
Il le fait avec un vrai souci documentaire et sans jamais que cela ne vire au film institutionnel, le réalisateur n'hésitant pas à parler des éléments moins glorieux de la structure, comme son sexisme évident.
Plus abouti que les précédents longs métrages d'un cinéaste assez inégal jusque là, Compagnons s'avère un très beau film sur la voie de l’apprentissage, qui peut aussi être une voie d’excellence pour la jeunesse. « Les mains aussi sont intelligentes« , comme le dit le personnage d'une Agnès Jaoui parfaite dans un rôle attendu, mais très solide.
Compagnons fait l’éloge émouvant du travail manuel et la voie de l’apprentissage, qui peut aussi être une voie d’excellence pour la jeunesse.
François Favrat adopte constamment le ton juste, entre la fable et la réalité, évite les écueils du manichéisme et des bons sentiments
Compagnons est également porté par le jeu incroyablement spontané de Najaa tout en énergie et malice, qui est une vraie révélation .
On vous conseille ce beau récit d’émancipation où la figure du passeur providentiel. s'incarne dans la figure de l'artisan ( excellent Pio Marmai) et de prendre son envol et de s’extraire de son milieu d’origine et de ses contraintes
Revigorant, le parcours dur et chaotique de Naëlle nous touche profondément comme il devrait le faire pour vous dans une dizaine de jours lors de sa sortie en salles
.
Compagnons, de François Favrat, France, 1h50, avec Najaa Bensaïd, Agnès Jaoui, Pio Marmaï. Sortie le 23 février 2022.
Film vu dans le cadre du festival de film de société de Royan
On a commencé avec #compagnon un très beau film de François Favrat ( Boomerang) récit d'apprentissage qui évite les clichés sur une jeune fille de banlieue qui fait un stage chez les Compagnons du devoir. Najaa Bensaïd tout en énergie et malice est une vraie révélation . pic.twitter.com/LFHxND2JZy
— Baz'art (@blog_bazart) December 12, 2021