Après les polars en début de matinée et les poches demain, on vous livre notre trilogie de BD coups de coeur à vous conseiller pour ces vacances de Pâques dans des thématiques et des tonalités particulièrement diverses :
1. Silence radio, de Xavier Bétaucourt, Bruno Cadène et Olivier Perret- Delcourt
« Je ne regarde pas vers le passé en pleurant, il ne m’intéresse pas et je n’ai pas que ça à faire. Il faut que j’apprenne à vivre et il faut que j’apprenne avec un corps au ralenti ».
Comment reprendre une vie normale après un AVC ? Suite à son accident, Bruno Cadène se bat au jour le jour, mû par un désir puissant : retrouver sa place au sein de la rédaction de France Culture...
Un soir de février, la vie de Bruno Cadène bascule : il est victime d'un AVC.
À 54 ans, le journaliste doit réapprendre à marcher, à parler... Kinés, orthophonistes, neurologues et spécialistes se succèdent. Galina, son épouse, semble parfois découragée par la faiblesse de ses progrès.
36 mois d'acharnement, jusqu'à la victoire : son retour au travail.
C’est ce long parcours que raconte l’album Silence radio; un parcours qui a tout du combat contre soi-même, contre ce corps qui ne répond plus et surtout, pour un homme de radio, contre cette parole qui ne vient plus spontanément.

Un passionnant album paru aux éditions Delcourt, et un témoignage porteur d’espoir pour les nombreuses victimes d'AVC..
Silence Radio, Delcourt , 15,95 €
2. George Best, Twist and Shoot; Delcourt

Les footeux nostalgiques vous le diront : Goerge Best est au foot ce que les Beatles furent à la pop : l'incarnation du génie et de la folie des 60's.
Lors de ses funérailles, on a pu lire : "Maradona good ; Pelé better ; George Best."
A 17 ans, le prodige intègre Manchester United. Son coéquipier Bobby Charlton n'a plus esquissé un sourire depuis l'accident d'avion qui coûta la vie à 8 de ses partenaires au retour d'un match de coupe d'Europe.
Ces deux-là, le fêtard et le bosseur, sont incapables de se comprendre dans la vie mais se retrouvent sur un terrain de football et vont écrire ensemble les grandes heures de Manchester.
George Best a été la première popstar du football, un joueur d’une grâce infinie, un génie, une gueule d’ange qui a débarqué dans la nuit en même temps que la minijupe et la pilule. Les penseurs d’alors affirmaient que les Beatles s’occupaient de la musique et George Best de la chorégraphie.
Il est devenu une légende parce qu’il a arrêté le football de haut niveau à vingt-sept ans, dans le désintérêt d’autres sommets, parce que la plupart de ceux qui l’ont vu étaient persuadés qu’il était le plus grand, parce que personne n’a jamais osé, ni avant ni après, vivre et brûler comme lui.
George Best, le cinquième Beatles est une histoire d’innocence, de sexe et de rock’n’roll.
Une BD de Kris et Florent Calvez chez Delcourt
3. La promotion; Victor Pellet -éditions Futuropolis

Y a t-il une veine minimaliste en BD ?
Dans les premières pages, les personnages n'ont pas de visage (pas d'yeux, pas de bouche).
Un petit garçon Léo vient d'arriver dans ce foyer pour enfants puis on le retrouve quelques pages plus tard, adulte, en couple.
On le retrouve à un moment charnière, celui où il doit prendre des décisions liés à l'engagement (reprendre ses études, changer de ville pour suivre sa petite amie).
Léo travaille dans une station service et en ramassant une peluche par terre, il se lie à une famille de nomades.
A-t-il besoin de ce modèle pour se projeter à son tour dans une possible future famille ?
En tous cas cette rencontre le ramène à son enfance pas très gaie qui éclaire sa difficulté à s'engager.
Une BD âpre et profond pour un récit intelligent et mature sur la peur de s'engager et la difficulté à sortir des zones d'ombre de l'enfance..