Le Soleil de trop près : la schizophrénie vue sous l'angle des rapports humains
À sa sortie d’hôpital psychiatrique, Basile, atteint de schizophrénie, se réfugie chez sa sœur Sarah. Elle est sa seule famille et sa plus grande alliée pour se reconstruire.
Aussi flamboyant qu’instable, Basile parvient à trouver du travail et rencontre Élodie, une jeune mère célibataire : il se prend à rêver d’une vie « normale »…
Le soleil de trop près, premier film long à fleur de peau signé Brieuc Carnaille de Brieuc Carnaille, sort en salle le 28 septembre 2022.
Loin de la grandiloquence de certains films hollywoodiens sur la folie comme Vol au-dessus d’un nid de coucou, le réalisateur traite avec réalisme mais aussi une certaine poésie un sujet aussi sensible que méconnu, celui de la schizophrénie , sujet qu'il connait visiblement de manière assez intime.
Un peu comme le faisait Joachim Lafosse dans les Intranquilles, il aborde ce sujet toujours du coté des rapports humains, en axant notamment la très belle relation qui lie Basile et sa soeur cadette qui joue les infirmières de service au quotidien .
Jonglant avec les doses de ses médicaments, c’est à travers de saisissantes scènes de danses désarticulées, le cinéaste met aussi en évidence l’influence de la maladie sur le corps, ce qu'il amplifie par le choix d'un format Scope qui donne un coté très cinéma à une ville de Roubaix qui évoque le western.
Emmené par la prestation impressionnante d'un acteur totalement méconnu, Clément Roussier, entre le Denis Lavant de Mauvais sang de Leos Carax et le Dupontel des premiers films , ce film n'est jamais totalement plombant et offre même quelques scènes cocasses quand le coté sans filtre de Basile vient bouleverser l’ordre établi.
Le soleil de si pres bénéficie aussi des beaux personnages féminins joués par les plus experimentées et toujours formidables Marine Vacth et Diane Rouxel.
Un beau premier long métrage, au sujet certes dur, mais au traitement assez admirable ( et la toute fin est vraiment déchirante).