Quoi de neuf en ce début octobre au TNP?
Du beau, du fort, car dans la petite salle, Dominique Blanc et Thierry Thieû Niang ravivent sublimement « La Douleur » de Marguerite Duras
Une actrice seule assise à un bureau fait ressurgir le passé.
Une femme revit l attente de l'homme aimé. Son amour arrêté pour fait de résistance en juin 1944.
Comment créer par la pensée, la détresse, le chagrin et la peine provoquée par une année d'absence et de silence.
Comment écrire et décrire le déchirement.
Une douleur surgit dans la douleur et la rage du désespoir sur des cahiers d'écolier.
Un journal de souffrance et un instantané réaliste et cru de la libération et de l'arrivée des déportés de retour des camps à la gare d'Orsay.
"La Douleur" est un grand texte épuré et lucide, du Duras dans ce qu'il y a de meilleur.
Thierry Thieû Niang ne modifie pas substantiellement la la mise en scène établie par Chéreau mais y apporte ici et là une petite modernité, en lien avec l'actualisation du texte.
Et puis il y a Dominique Blanc, une actrice rare et exigeante née au théâtre avec Patrice Chéreau.
Le fantôme bienveillant du metteur en scène nous accompagne tout le long du spectacle.
. Seule sur scène, la comédienne habite les mots de l 'écrivaine avec une formidable énergie et une belle intensité.
Un très beau et très fort moment de théâtre.