[CRITIQUE] TROIS NUITS PAR SEMAINE :l'amour sous toutes ses formes
Baptiste est en couple avec Samia , infirmière dans un centre de prévention et de dépistage.
Vendeur le jour et photographe la nuit, il accompagne Samia dans les maraudes de nuit et croise le chemin de Cookie Kunty , drag-queen parisienne flamboyante et ambitieuse qui place son art au cœur de sa vie.
Immédiatement sous le charme, Baptiste voit sa vie chamboulée par celle qu’il désigne comme « une comète »…«Trois Nuits par semaine », premier long métrage de Florent Gouëlou est sans doute la toute première comédie romantique située dans le milieu des drag-queens.
C’est une histoire d’amour assez banale et universelle , finalement. Un jeune homme en couple, qui tombe amoureux d’une autre personne. Mais . Ce qui est peu commun c'est qu'elle se déroule dans l'univers des drag-queen.
Un milieu que le cinéaste, aussi connu sous le nom de scène de Javel Habibi, connaît très bien.
C’est l’un des rares récits qui explore la vie d’une drag-queen au-delà du prisme de la douleur et de l’exclusion sociale, même s'il sera aussi question de l'acceptation de soi dans cette histoire d'amour pas forcément évidente à assumer.
Car on va se rendre compte au fil de l'histoire que Quentin a déjà quelqu’un dans sa vie : Cookie.
Quel espace cela lui laisse-t-il pour une histoire d’amour ? Et comment Baptiste trouve-t-il sa place dans cette relation triangulaire ?
Mise en scène par Florent Gouëlou, cette comédie romantique française tente de répondre à toutes ces questions. Nourri de références évidentes notamment du cinéma des années 90, de "Talons aiguilles" de Pedro Almodóvar en passant par "Priscilla, folle du désert" de Stephan Elliott, notamment grâce à des couleurs chaudes et des ambiances soignées, l'expérience proposée par "Trois Nuits par semaine" s'avère aussi émotionnelle que stimulante.
Un petit bémol toutefois : il est dommage que le personnage de Baptiste, joué par le pourtant épatant Paolo Pauly, soit trop flou et manque d'un peu de cohérence et d'épaisseur dans son cheminement, pour qu'on puisse totalement s'identifier à lui alors qu'il est normalement le point d'ancrage du spectateur pour lui permettre d'aborder cet univers aussi fascinant qu'opaque.
Trois nuits par semaine est à la fois une tendre histoire qui prone l'amour sous toutes ses formes, et aussi une histoire de libération sexuelle, un regard intelligent sur les luttes universelles, et une invitation à être exactement qui on veut être à chaque instant de sa vie!
Trois nuits par semaine **
Réal : Florent Gouëlou; en salles le 9 novembre.