Baz'art  : Des films, des livres...
12 décembre 2022

Nouveauté poche : « Au printemps des monstres » , Philippe Jaenada

 

9782757888643_1_75 «  On ne saura certainement jamais ce qui est vraiment arrivé à Luc Taron. Tout ce que l’on peut dire, c’est que Lucien Léger a été condamné – et a passé plus des trois quarts de sa vie d’adulte incarcéré – sans preuve, sans témoin, sans mobile. Hormis ce qu’il a lui-même écrit  pendant quarante jours délirants alors qu’il était certain de n’être jamais pris, pas la plus infime preuve, pas le moindre témoin, pas l’ombre d’un mobile."

Le 27 mai 1964, le corps d’un petit garçon de onze ans est découvert dans un bois de la banlieue parisienne. Luc Taron avait disparu la veille au soir. C’est au matin, en allant déclarer sa disparition, que les parents apprennent que leur fils a été retrouvé mort étranglé.

L’enquête commence et la France a peur. Quelques jours plus tard les radios et les journaux reçoivent des lettres d’un corbeau s’accusant du meurtre, rapidement Lucien Léger, un étudiant infirmier, est arrêté. L’étrangleur derrière les barreaux la France rassurée peut respirer.

Quelques mois plus tard celui qui deviendra le plus vieux détenu de France se rétracte, non il n’a pas tué le petit Luc Taron, il a écrit les lettres et connait l’assassin mais ne peut révéler son nom. Trop tard la machine judiciaire est en marche et rien ne l’arrêtera.

L’intrigue est exposée et les acteurs sont en place, mais comme l’inspecteur Philippe Jaenada va rentrer en scène, oublions tout ce que je viens d’écrire, avec lui remontons le temps et retrouvons les images d’une France en noir et blanc. Philippe Jaenada le Willy Ronis de la littérature.   

Livre enquête, roman historique et véritable somme des acteurs anonymes qui peuplent notre beau pays au sortir de la guerre.

Etude sociologique d’une France moyenne voir médiocre et de ses habitants prêts à tout pour se frayer un passage dans ces années de reconstruction, vraiment prêts à tout certains de ses habitants.

Vrais collabos, faux résistants, anciens de l’OAS, juges, policiers, avocats ou journalistes paresseux, la deuxième partie de « Au printemps des monstres » est une édifiante plongée  en apnée dans la fosse septique de la France des trente glorieuses.

Jaenada est un vrai romancier, chez Baz’art on le sait depuis longtemps, mais dans ses derniers ouvrages il effectue aussi un vrai travail de mémoire.

Archiviste méticuleux, chercheur compulsif, gratteur de vernis opiniâtre, il parcourt la France à la recherche de la vérité et son obsession devient contagieuse.

Ce qu’il découvre et qu’il distille, au sujet de l’Affaire Luc Taron, durant sept cents pages provoque chez le lecteur une véritable et très saine addiction, son roman devient impossible à lâcher.

Mais ne nous trompons pas, Philippe le preux, n’est pas du tout un moralisateur cynique et ricanant, c’est avant tout un romancier humaniste qui a aussi le talent d’être très, très drôle, ses digressions autofictionnelles et autres apartés du coq à l’âne sont d hilarantes et tendres bouffées d’oxygène.  

N’en déplaise aux tristes tribuns qui encombrent nos médias, non la France n’était vraiment pas plus belle avant.

Après avoir pataugé dans le marigot pestilentiel de l’après-guerre, Jaenada le bienveillant, termine son enquête par le triste résumée de la triste vie de Solange l’épouse de Lucien Léger, actrice malgré elle d’une sinistre pièce de théâtre. La jeune femme au sourire espiègle de la couverture, c’est elle l’ héroïne oubliée de cette terrible histoire. 

Au printemps des monstres

Philippe Jaenada

 

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