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11 janvier 2023

Interview de Denis Ménochet pour le film Les survivants

 Après nous avoir ébloui dans « As bestas » de Rodrigo Sorogoyen,  l'incroyable Denis Ménochet incarne dans les survivants,  Samuel, un homme qui vient de vivre un drame personnel et se retrouve à devoir aider une femme afghane qui fuit son pays et tente de traverser la frontière entre l’Italie et la France.

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Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet du film et dans le profil du personnage que Guillaume Renusson a imaginé en pensant à vous ?

Denis Ménochet : « D’abord, c’est le scénario que j’ai trouvé très puissant. Il y a eu une espèce d’évidence à la lecture, non seulement sur le sujet, mais aussi sur cette ambition de cinéma qu’il y avait avec. Après, c’est d’avoir rencontré Guillaume (Renusson), qui est tout de même un mec exceptionnel, qui m’a donné encore plus envie de faire le film. Après l’avoir rencontré, je me suis dit : ça va être génial.

Son intelligence, sa délicatesse, son humour, sa connaissance du cinéma et tout son travail associatif d’où est né le projet m’ont convaincu. 

Si vous aimez le cinéma et que vous aimez les films qui débordent d’humanité, allez voir ce film car vous allez passer un super bon moment. Au-delà de ça, j’espère que ça va vous attraper au bon endroit. C’est pour ça qu’on le fait. »

Les Survivants - Visuel 5©Les Films Velvet - Baxter Films - Noé Bach

Quel type de réalisateur est Guillaume Renusson ?

C’est quelqu’un qui sait emmener une équipe en haut d’une montagne. D’avoir ce talent-là, d’appeler chacun par son prénom, il a un rapport humain… Il a une énergie débordante et contagieuse, un émerveillement…

C'’est génial pour une équipe d’avoir quelqu’un comme lui. Son discours de fin de tournage était fabuleux ! Tout le monde était pendu à ses lèvres. C’est quelqu’un qui fédère les gens. 

Quel a été l'apport de comédiens expérimentés comme vous et Zar Amir Ebrahimi aux côtés d’un réalisateur qui se lançait dans son premier long-métrage ? Est-ce qu’il y avait une notion de compagnonnage ?

Je ne dirais pas ça de cette manière-là, mais c’est une vraie collaboration. Avec Guillaume, cela a été évident tout de suite, nous avons été très vite fusionnels.

On communiquait énormément sur le film, pas parce que c’était son premier film mais plutôt grâce à sa qualité d’écoute de metteur en scène, sa façon d’essayer de soulever toutes les pierres afin de s’approprier le personnage. Notre expérience de jeu compte, mais sa réceptivité, son inventivité, ses propositions de jeu étaient géniales. On s’est régalés. 

 

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Guillaume Renusson nous a confiés qu'avant de débuter le tournage, vous aviez écrit plusieurs pages sur la façon dont vous imaginiez le personnage. C’est une méthode que vous appliquez souvent ?

Plus on connaît le personnage que l’on va jouer comme une vraie personne, dans les moindres détails, plus on peut être dans une forme de justesse au moment où on joue.

Cela permet d’être moins au petit bonheur la chance, d’être plus précis. Parce que dans la vie, les gens sont tous très précis, ils viennent tous de quelque part, ils ont tous une famille, des déceptions, des joies. 

Ce film est voulu comme un « film de traque », « comme un western » pour reprendre les termes de Guillaume Renusson. Est-ce que ça implique quelque chose dans l’énergie que les comédiens doivent donner ?

Oui, bien sur, il y a un rythme, une énergie et surtout, parce qu’on tournait de manière saccadée, il fallait parfois se remettre dans le souffle avec Zar avant chaque prise, pour être dans la continuité de l’histoire.

Mais comme on jouait dans la montagne, on avait une physicalité que l’on n’avait pas besoin d’aller chercher très loin. 

La question des migrants, est ce un thème important pour vous ?

C’est une vraie fierté de pouvoir faire du cinéma à ma petite échelle pour que les gens puissent se dire : Tiens ce personnage, cette professeure des écoles afghane elle est comme nous, c’est déchirant…

Comme lorsque j’ai fait « Jusqu’à la garde » ou « Grâce à Dieu », c’est une vraie fierté de participer à des projets qui, peut-être, changeront un regard. 

Vous savez, c'est une chance de jouer dans un film qui éduque, délie les langues et permet aux gens de comprendre certaines choses de façon organique, émotionnelle, Pour regarder l'autre différemment, éprouver de l'empathie.

On dit que la Méditerranée est un cimetière, mais la montagne aussi. J'incarne un individu qui fait le geste d'aller vers son prochain, de lui tendre la main sans rien attendre en retour, sans a priori, sans se poser de questions.  

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Quelle importance tient ce film dans votre filmographie ?

Ce film est bouleversant pour plein de raisons. C’est un de mes enfants préférés. Il me bouleverse pour son sujet et pour l’aventure que ça a été avec une équipe magnifique.

On a été tous ensemble, on a tout donné, et il y a encore quelque chose aujourd’hui qui nous lie.  d'être tous ensemble  au milieu de la montagne, de parler de ce sujet et de se battre pour tourner, cela nous a soudés à jamais. D’habitude les familles de cinéma se dissolvent.

Celle-là, elle restera toujours soudée. Je pense que c’est une matière invisible que le public va ressentir d’une manière ou d’une autre.  

Je crois profondément qu'il y a plus de bien que de mal dans le monde .

Quand quelqu'un tombe dans la rue, je me porte à son secours.  

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L’Association pour le Cinéma et l’équipe du Zola organisent  la 46ème édition du Festival du Film Court de Villeurbanne, du 11 au 16 novembre 2025.

 

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