Je me suis fait tout petit : un film qui nous grandit!!
Ce film là, j'avoue avoir fortement regretté qu'il fut un peu broyé par les autres sorties estivales, style l'âge de glace 4 ou The Dark Knight, Rise car j'aurais révé pour lui d'un destin semblable au Plus beau jour du reste de ta vie, ce film sorti modestement courant de l'été 2005 et qui avait connu un vrai triomphe, porté par le bouche à oreille.
D'ailleurs, pendant la projection de ce Je me suis fait tout petit , je vous confesse avoir beaucoup pensé au film de Rémi Bezancon, tant les deux films comportent quelques similitudes (une famille un peu déglingée, une même facon d'apporter de la fantaisie à des scènes du quotidien , une bande son qui dépote...)
Le film commence avec Yvan, notre (anti) héros, que plus rien ne retient à Paris. Sa femme l’a quitté pour vivre en Thaïlande. Ses filles, adolescentes, ont choisi d’habiter chez sa sœur Ariane, aussi angoissée qu’admirable. Yvan est prêt à partir… quand débarquent dans sa vie la belle Emmanuelle, qui fait des enfants comme elle tombe amoureuse, et Léo, le petit garçon que sa femme a eu avec un autre. Yvan va devoir changer ses plans.
Ce premier film de la fille du cinéaste Christian Rouaud ( Tous au Larzac), au titre pris à une chanson de Georges Brassens touche vraiment par l'humanité qui se dégage de l'ensemble de ces personnages, plus vrais que nature : ces portraits tellement humains donnent ainsi à ce film une atmosphère tout particulière , qui contribue au fait que le plaisir est bel et bien au rendez-vous tout au long de la projection.
C’est Denis Ménochet, découvert après quantités de petits rôles, par Mélanie Laurent dans son magnifique film Les adoptés (que j'ai vu dans la foulée et dont je vous reparle très bientot) qui joue le rôle d'Yvan et nous éblouit littérallement par sa prestation dans un rôle très riche à tiroirs multiples : A la fois imposante présence physique (qui asseoit son autorité naturelle face à une classe turbulente), mais truffé de fêlures, bref, à la fois rugueux et pudique, cachant des trésors de sensibilité sous une carapace volontiers rébarbative : il fallait tout son talent pour nous faire croire à son personnage, et à son histoire d'amour impromptue avec une Vanessa Paradis qu'on a rarement vue aussi pétillante.
Alors, évidemment , si on peut classer sans aucune ambiguité ce film dans la catégorie des "petits films" dans le sens où il touche avant tout par la modestie de son propos et de sa forme - et n'a pas l'ampleur de certains autres films qui sortent actuellement sur nos écrans (dont un dont je vous parle très ), Je me suis fait tout petit n'en demeure pas un moins une oeuvre remplie en permanence, d'émotions, de tendresse, de mélancolie, de moments drôles et de personnages si attachants et servis par de magnifiques comédiens, on ne boude pas absolument son plaisir, pour ceux qui auront encore la chance de pouvoir le découvrir en salles...
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Et évidemment, on n'a qu'un regret que la chanson de Brassens qu'on ne cesse de se chanter tout au long du film ne soit pas dans le générique de fin, et ce, même si la bande son créée par JP Nataf (le chanteur des Innocents) est assez épatante.... Pour se rattraper, en voici un petit bout...
Je me suis fait tout petit
Philippe" />