Critique : Le colibri: le Lelouch transalpin est un peu décevant
Le colibri est au départ un roman de Sandro Veronesi qui nous a plongé dans la vie d'un ophtalmologue italien...qui ne voit pas tous les problèmes autour de lui.
Au gré des souvenirs d'enfance, de jeunesse évoqués, on suit le personnage principal pendant quasi 70 ans .
C'est construit comme un puzzle on suit sa vie mais aussi celles des femmes autour de lui.
Au début des années 1970, alors jeune homme, rencontre Luisa Lattes, dont il tombe irrémédiablement amoureux. Mais leur idylle naissante est bien vite empêchée par un drame qui sépare leurs deux familles à tout jamais. Des décennies plus tard, l’un et l’autre ont fait leur chemin sans pour autant perdre contact.
Marco a épousé Marina, une ancienne hôtesse de l’air slovène, avec qui il a eu une fille. Un jour, il reçoit la visite du psychanalyste de sa femme, venu l’avertir d’un grand danger.
La vie de Marco Carrera, dit «le colibri», est parsemée de terribles coups du sort autant que de hasards heureux, existence faite d'amour absolu, de pertes et de coïncidences.
Autrice d’une dizaine de longs-métrages, dont un remake italien du «Prénom», Francesca Archibugi adapte le best-seller de Sandro Veronesi, et demande au spectateur un effort pour ceux qui n'auraient pas lu le roman initial pour suivre le libre flux des souvenirs ici relatés.
Adoptant la même narration en puzzle qui entremêle passé et présent, la cinéaste déroule un ambitieux récit où les notions de destin et de libre arbitre s’entrechoquent, pas loin des films de notre gloire nationale Claude Lelouch.
Héros de ce voyage existentiel, le toujours excellent Pierfrancesco Favino admiré récemment dans Nostalgia) joue un homme sensible, rassurant , résilient et spirituel avec son élégance habituelle et constitue sans doute la raison majeure de voir le film.
.Il est épaulé par un casting plutôt impeccable, dont Nanni Moretti en psychanalyste garant de la sagesse ou notre Bérénice Bejo en amoureuse du passé, cantonnée cependant à jouer un peu les utilités .
Partant de petits faits extraordinaires émaillant une vie ordinaire, Francesca Archibugi tisse un récit qui fait des bonds dans le temps (de 1960 à 2030), et possède on le répète un coté lelouchien évident .
Toutefois, ce long métrage échoue quelque peu à rendre le récit et les allers retours entre passé et présent aussi fluide qu'on aimerait : le spectateur a un peu de mal de naviguer les changements temporels de l’histoire et de dessiner des liens entre les événements.
L'intrigue semble trop mécanique et programmatique pour que l'on s'attache autant qu'on le voudrait aux personnages. Une petite déception et une sortie ciné en plein été qui risque de passer bien inaperçue !
" Le Colibri »,*
Un film de Francesca Archibugi
Sortie en salles le 02/08/2023
Film vu lors du dernier Festival de film européen de Meyzieu