Critique : L'île rouge - Robin Campillo filme la fin d'une ère
Initialement pressenti pour être sélectionné au Festival de Cannes, L’Île Rouge de Robin Campillo sort finalement directement dans nos salles.
Attendu au tournant après son palmérisé et césarisé "120 battements par minutes", Robin Campillo nous plonge dans ses souvenirs d’enfance, au temps de l’insouciance, alors que se jouait en coulisse le soulèvement du peuple de Madagascar.
Campillo filme un moment intime et suspendu sur la fin d’une ère coloniale française à Madagascar raconté à hauteur d'enfant qui va inventer, un récit initiatique qui vogue au fil de séquences fantasmagoriques, le monde imaginaire de Thomas, admirateur de Fantômette…
Déroutant, fascinant, poétique, politique, L'ïle rouge est une expérience de cinéma assez unique qui revient sur les dernières heures du colonialisme à Madagascar en multipliant les points de vue et les genres.
Empli de naturalisme, le cadre est formellement très maitrisé et met en valeur la beauté des paysages tropicaux et la quotidienneté de ces expatriés vivant près d’une base militaire. Le réalisateur de 120 BPM inscrit de façon poétique et politique son roman familial dans l’histoire coloniale de la France.
Une magnétique expérience portée par de flamboyants comédiens (Nadia Tereszkiewicz et Quim Gutierrez).
Un petit bémol cependant : le résultat, réjouissant à plus d’un titre, manque toutefois parfois un peu de corps et de temps forts - pour nous faire totalement vibrer .
Cependant, la dernière demi heure où l'on voit les malgasys prendre le pouvoir pour ne plus subir la domination française, militaire, masculine, tranche radicalement avec le reste du film et fait plutôt vraiment plaisir à voir!
Deroutant, fascinant, poétique, politique #lilerouge est une expérience de cinéma assez unique qui revient sur les dernières heures du colonialisme à Madagascar en multipliant les points de vue et les genres..Robin campillo toujours au top.. pic.twitter.com/vcX7mvFhFd
— Baz'art (@blog_bazart) May 15, 2023