Critique cinéma : TINNITUS - voir et entendre l’invisible
Drame sportif et "thriller corporel" fantaisiste, TINNITUS relate l'histoire de Marina, championne de plongeon synchronisé. Une athlète dont le corps et la vie sont transformés par la maladie : des crises d'acouphènes qui l'entraînent du sommet de son art au bord de la folie.
Marina, athlète de plongeon synchronisé de haut niveau, a dû renoncer à une épreuve olympique en raison d’une violente crise d’acouphène (tinnitus).
Elle a quitté les hauteurs du plongeoir pour la profondeur d’un aquarium, délestant le maillot de bain sportif pour la tenue de sirène.
Dorénavant seule et enfermée comme une sorte d' animal en captivité voué à faire de ses simples mouvements du quotidien un spectacle lucratif, Marina tourne en rond dans un bocal manquant d’oxygène. Retrouvera-t-elle la surface de la terre lorsque quelqu'un- l’athlète qui la remplace- lui demande de l’entraîner?.
Tour à tour film de sport, thriller psychologique, portrait de femme, chroniques de liaisons passagères, récit social voire géographique sur São Paulo, Tinnitus permet à Gregorio Graziosi d'élaborer une expérience, assez singulière s'il en est, celle de donner à voir et à entendre l’invisible.
Grâce à un beau travail sur les couleurs et sur le son, Tinnitus, thriller corporel, est également une experience sensorielle assez saissisante portée par la belle implication de la comédienne principale Joana de Verona.
On pense au cinéma de Kleber Mendonça Filho en voyant TINNITUS, film certes d'apparence plus modeste et moins abouti, mais le long métrage de Gregório Graziosi vaut largement le coup d'oeil, ne serait ce que pour son ambition et son audace.
Tinnitus**
en salles le 5 juillet 2023
de Gregorio Graziosi
105 minutes. Brésil, 2022.