Kasaba : que vaut le premier long métrage de Nuri Bilge Ceylan enfin en salles?
Premier long métrage de Nuri Bilge Ceylan, tourné en 1997, primé au festival d’Angers en 1999, KASABA est pour la première fois à l'affiche des salles françaises grace au travail de Memento, fidèle distributeur de Nuri Bilge,
Le film est adapté d’une histoire écrite par Emine Ceylan, sœur du cinéaste, elle-même inspirée par leur enfance commune.
Le cinéaste fit appel à son entourage proche pour interpréter la quasi-totalité des rôles principaux et tourna en équipe réduite, au rythme des saisons.
Des moments d'enfance, un petit village turc dans les années soixante-dix.
Hiver. Des moments suspendus, une bataille de boules de neige, une salle de classe où des enfants tristes ou joyeux observent une plume soufflée par la chaleur du poêle. C'est le quotidien de Alli et Hulya.
Printemps. Deux enfants, un ruisseau, des taillis, une tortue, le chemin des écoliers.
Une clairière, trois générations autour d'un feu, parents, grands-parents, cousin.
Trois générations qui s'affrontent, s'expliquent et se comprennent sous les yeux d'Alli et Hulya.
Le premier film de Nuri Bilge Ceylan contient déjà tout le ferment de son œuvre avenir, nature et culture et le choc des deux Turquie, celle du passé et celle de l'avenir.
Sa caméra panthéiste sait déjà capturer le souffle du vent, les bruissements nocturnes dans la forêt et le crépitement des braises d'un feu de camp.
Entre Bresson et Truffaut, dans un noir et blanc sublime, avec ce film au scénario fortement autobiographique, nous assistons à la naissance d'un grand cinéaste.