Lectures en poche-Septembre 2023 : Trois conseils de lecture chez Folio
L’autre fille; Annie Ernaux : Lettre à une sœur disparue
On continue d’explorer petit à petit l’oeuvre d’Annie Ernaux avec L’autre fille sortie en poche récemment.
Sous forme d’une lettre, l’écrivaine s’adresse à celle dont elle a appris l’existence et la mort par hasard, en entendant une conversation entre sa mère et une amie. Comme dans tous ses livres, elle interroge la mémoire et l’écriture mais aussi ce que ce secret et cette mort ont eu comme conséquence sur son histoire, son rapport avec ses parents, son identité. Encore un chef d'oeuvre de Madame Ernaux dont le récent Prix Nobel permet d'offrie une belle visibilité à toute sa bibliographie.
« Peut-être que j’ai voulu m’acquitter d’une dette imaginaire en te donnant à mon tour l’existence que ta mort m’a donnée. Ou bien te faire revivre et remourir pour être quitte de toi, de ton ombre. T’échapper. »
2 Le rocher blanc, Anna Hope : des récits de vie et de perdition
Avec ce nouveau roman, Anna Hope nous fait voyager dans le temps et dans l'histoire avec une poignée de personnages dont le point de mire est un Rocher blanc, bout d'île minuscule et rocailleuse au large de la côté ouest du Mexique, considéré comme l'origine du monde par les autochtones.
Anna Hope orchestre cette méditation chorale et symphonique avec une virtuosité inégalée .. Quatre récits de vie et de perdition se répondent à travers les siècles autour d'un même lieu.
Elle tisse et relie entre elle des histoires qui toutes voient la violence de la perte se mêler avec le désir insensé d'une résilience, et si vous voudriez bien nous excuser de ce jeu de mot un peu foireux, avec le patronyme de la romancière pas mal d'espoir au bout .. désormais disponible en poche !3. Des hommes sans nom : au coeur de la DGSE
Au cœur de la DGSE, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, nous suivons l'intégration, l'apprentissage puis le travail de fourmi de Victoire Le Lidec. Diplômée de Langues O, cette jeune femme de la bonne bourgeoisie française rêvait depuis l'adolescence d'intégrer ce prestigieux et si secret service de renseignement français.
Au bout de six années passées dans un triste bureau à documenter le plus méticuleusement et le plus efficacement la poudrière islamiste que sont le Pakistan et l'Afghanistan, les pays du Maghreb, le Moyen Orient et les États Islamistes d'Asie du Sud n'ont plus de secrets pour elle." Des hommes sans nom" est un roman d'espionnage écrit comme une série qui se lit d'une traite.Des chapitres courts qui vont vite, des coups de théâtre et des trahisons pour un jeu de dupe plutôt efficace.Hubert Maury et Marc Victor seront nos guides dans cette plongée géopolitique islamiste très réaliste mais comme ils sont aussi très joueurs, ils ont donné le prénom de Nikolaï à leur vieux briscard d'espion qui bien sûr est entouré d'agents très spéciaux prénomés Agnan, Alceste, Rufus et Clotaire, pour le prénom féminin ils n'ont pas osé Marie-Edvige, ils ont bien fait Victoire c'est plus sérieux tout de même.Avec "Des hommes sans nom " la nouvelle collection " Espionnage Gallimard " dirigée par Marc Dugain commence vraiment très bien.