Baz'art  : Des films, des livres...
20 octobre 2023

Nouveauté poche : le livre de Neige , le cadeau d'Olivier Liron à sa mère

files (4)

En découvrant Le titre du dernier roman d’Olivier Liron, Le livre de neige, j’aurais pu avoir la chanson Tombe la neige dans la tête ayant un véritable jude-box dans le cervau mais j’ai plutôt pensé au Le livre de ma mère d’Albert Cohen.

Difficile même si on n’a pas lu ce grand classique (huez-moi c’est mon cas), de ne pas y penser. Et c’est bien à sa mère que l’auteur consacre son dernier livre remontant au commencement (l’enfance de Neige en Espagne sous Franco) à la femme qu’il a connu enfant et adulte. Au moment où je me demandais qu’elle était la part de vérité et d’imagination, Olivier Liron m’a répondu quasi instantanément en écrivant (moment assez magique, j’ai eu l’impression qu’il avait lu dans ma tête ) :

« J’ai longuement parlé avec Nieves pendant l’écriture de ce livre. J’ai tiré de nos échanges certains éléments, des réponses et surtout beaucoup de nouvelles questions. A Noël 2018, j’ai interrogé Carmen [sa grand mère] qui ne perd jamais une occasion de raconter des souvenirs, et j’ai enregistré ces conversations »

Avec Neige, j’ai découvert l’existence de la petite Espagne située à la plaine Saint Denis, petite Espagne liée aux vagues d’immigration espagnole (et le racisme qui va avec, la France l’a toujours été visiblement !). En effet la mère d’Olivier Liron quitte Madrid pour rejoindre ses parents partis travailler à Paris (elle prend le train seule à 9 ans, ce qui me parait inimaginable même avec ma fille de 12 ans !). Face à ce pan de l’histoire si peu connue, Olivier Liron pose une question qui me parait essentielle :

Pourquoi, en France, les jeunes générations, n’ont pas davantage accès à l’histoire de l’immigration ? Pourquoi cette histoire commune, belle et nécessaire, n’est pas inscrite dans les programmes scolaires ? Pourquoi des phénomènes aussi massifs occupent-ils si peu de place dans la mémoire collective ? Quelle amnésie nous constitue ?

A certains endroits de ma lecture du livre de Neige , je me suis demandée si Olivier Liron parlait vraiment de sa mère ou de lui :

La solitude ne lui fait pas peur. Par expérience, elle sait que c’est des autres qu’elle doit se protéger. Seule elle est si bien, à l’abri, dans ses mondes imaginaires.

Dans la seconde partie du livre de Neige, Olivier Liron devient lui même un personnage puisqu’il nait en 1987. Il continue à peindre un portrait plein de tendresse pour sa mère à travers des moments de vie, à travers les différentes facettes de cette femme. J’aime beaucoup les scènes de cuisine ou de repas partagé dans les livres et j’ai trouvé le chapitre Délices particulièrement réussi. Il n’est question que de choses simples mais dont on se souvient toute sa vie.

Olivier Liron aurait pu dessiner un image un peu trop lisse (même s’il a suffisamment d’humour pour éviter cet écueil) mais il dit aussi la tristesse de sa mère avec beaucoup de poésie :

Tout ce que je peux dire, c’est que, du jour au lendemain, Neige a commencé à tomber.

Cette tristesse inexpliquée pour un enfant le pousse à cacher qu’il est victime de violence et de harcèlement à l’école, sujet abordé dans son précédent roman. Le roman montre d’ailleurs l’école dans ce qu’elle peut avoir de pire (une machine à broyer les différences, une machine à exclure) et le meilleur à travers sa mère, professeur dans les ZEP et qui arrive à intéresser les enfants par ses méthodes pédagogiques.

En tant que mère, j’ai refermé ce livre en imaginant Neige avec ce roman dans les mains ..quel beau cadeau !

En pochez chez Folio depuis le 12 octobre 2023

https://www.folio-lesite.fr/catalogue/le-livre-de-neige/9782073004116

 

IMG20231018142639

Commentaires
Qui sommes-nous ?

 

Webzine crée en 2010, composé d'une dizaine de  rédacteurs qui partagent  la même envie : transmettre notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles....

Visiteurs
Depuis la création 8 062 838
FESTIV·IEL

 

jeu. 13 → sam. 29 novembre 2025

Le Théâtre de la Croix-Rousse (TXR) organise la 5e édition de Festiv·iel, son temps fort annuel dédié au féminisme inclusif, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité. Depuis sa création en 2021, Festiv·iel est devenu un événement incontournable et unique en France, rassemblant plus de 5000 spectateur·ices en 2024 ! 

Festiv·iel ambitionne de lutter contre les discriminations et les violences, d’encourager l'empowerment individuel et collectif – notamment féminin – et d’offrir un espace de réflexion et de célébration. Il promeut des valeurs de sororité, d’écoféminisme et de déconstruction du patriarcat.   

 

 

 

46ème Festival du Film Court de Villeurbanne du 11 au 16 novembre 2025

 

L’Association pour le Cinéma et l’équipe du Zola organisent  la 46ème édition du Festival du Film Court de Villeurbanne, du 11 au 16 novembre 2025.

 

--

Les compétitions se tiendront les mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 à 18h15 et 21h.

La compétition animation aura lieu le jeudi 13 à 21h.

Au programme, 6 compétitions internationales et animation, 3 programmes spéciaux, des rencontres et masterclass.

 

Festival du Film Court - Cinéma Le Zola

 

 
 
 

Nous contacter

Une adresse mail :

philippehugot9@gmail.com 

Newsletter
159 abonnés