Critique cinéma : RIEN À PERDRE : un drame social émotionnellement fort
Le drame Rien à Perdre, premier long-métrage de Delphine Deloget, est présenté ce soir en avant première à Lyon au Comoedia avant sa sortie en salles le 22 novembre prochain .
Récit du combat d’une mère par amour pour son fils et portrait social d’un monde soumis à la complexité de ce qu’il touche, Rien à Perdre est un drame émotionnellement fort et qui frappe par sa nuance d'écriture .
Virginie Efira y incarne une mère célibataire qui voit son enfant lui être retiré par les services sociaux à la suite d’une blessure survenue dans l’appartemement familial alors qu’il était seul.
Le film qui surfe sur la vague des drames sociaux à la Dardenne ou à la Ken Loach évite les pièges du manichéisme : les services sociaux qui font face à cette mère perdue n’ont rien d’inquisiteurs déshumanisés mais se focalisent du coté de l'intéret de l'enfant et ne peuvent se permettre de passer à côté d’un « possible » mauvais traitement.
La grande intelligence de Rien à perdre réside dans la justesse de ton et la profonde ambiguïté du portrait proposé, le spectateur oscillant constamment entre l’empathie, le sentiment d’injustice et quelques réserves que le spectateur pourra ressentir face à certains des éléments clés de la situation.
Soulignons une nouvelle fois la performance exceptionnelle de Virginie Efira, qui apparaît au sommet de son jeu dans la peau de cette mère combative.
Rien à perdre transcende les limites du mélodrame pour devenir un portrait saisissant de la complexité humaine qui touche en plein cœur..