Baz'art  : Des films, des livres...
22 avril 2024

Machine et Anthracite : Série train fantôme contre implacable et émouvante vision du XXI è siècle

Focus sur sur deux séries que nous avons visionnées ces derniers jours.

On a  trouvé intéressant de les  mettre en parralèle.

Que penser de La série “Anthracite”, qui sort ce 10 avril sur Netflix,  entre mines désaffectées, de secte éteinte et morts suspectes? Et de Machine,   disponible en ligne sur la plateforme Arte.tv,  qui réussit l'incroyable association du kung-fu et de la philosophie?

Sans spoiler de suite le fond de l'article, disons qu'on en a largement préfèré l'une à l'autre : 

Anthracite : consensuel et conventionnel

Anthracite : la fin de la série Netflix expliquée - News Séries - AlloCiné

En 1994, le suicide collectif d'une secte installée dans un village des Alpes défraye la chronique. 30 ans plus tard, une femme tuée selon les rituels de l'étrange communauté met à feu et à sang l'équilibre précaire retrouvé par les habitants.

Bâti sur l’imaginaire collectif du fait-divers de l’affaire du temple solaire et son gourou Luc Jouret, qui fit 25 victimes en 1994 dans les Alpes suisses, la mini-série Anthracite prend place dans le décor somptueux du Vercors isérois. Le village (le très beau cadre de Pont-en-Royans) est mis à mal par ces affaires entremêlées.

Anthracite mélange sans finaliser son propos l’affaire sectaire, l’implication d’un laboratoire secret très louche, les « zamours » des uns et des autres, comme dans un téléfilm paresseux de France 3. On s’y perd à vouloir trop en faire.

Pas la peine d’avoir les moyens de Netflix pour faire aussi conventionnel (ceci explique cela?). On frôle le ridicule lorsque dans l'une des scènes finales dans la grotte, on se croirait dans le train fantôme de la foire du Trône.

Des cadavres qui tombent du plafond de la grotte, un assassin masqué qui brandit sa hache : Hou! J’ai peur ! Il ne manque que les araignées en plastique. On a bien sûr deviné l'identité du bucheron tueur, no surprise.

Tout est à l’avenant, un hôpital psychiatrique façon Vol au-dessus d’un nid de coucou peu crédible, de même que le viol du gourou par l'infirmière en folie, mais le site de montagne est très beau.

Les comédiens font le job, Marianne Basler et Kad Merad dans deux rôles secondaires. Nicolas Godart est le plus émouvant. Bertrand Tavernier disait : « Pourquoi prendre huit heures pour dire ce que tu peux dire en une heure trente ? » La leçon s’applique à Anthracite.

Le problème des séries françaises (souvent, pas toujours… on n'en fait pas une généralité) c’est que les scénaristes n’osent pas faire mourir les vrais « bons » personnages, de trouille de ne pas savoir comment les remplacer. Du coup, ça reste mou, on s'ennuie un peu, et on laisse défiler les épisodes en pensant à autre chose…

 

Machine, un pur plaisir !

 

Machine - Séries et fictions | ARTE
On pense à la sublime et incongrue série Machine (Arte à voir aussi sur Canal + Séries).

Là on réfléchit et on frémit en même temps. Les bons meurent vraiment, tout n’est pas moral et rose bonbon sous des allures de thriller. Comme dans la vie, les bons perdent parfois la partie… Fred Grivois, l’auteur nous offre un festival intellectuel, politique, et d’action haletant, avec une grande maîtrise.

Marie Bancilhon et Joey Starr dans Machine, Stefano Cassetti dans Anthracite (DR)

Sans parler de l’incroyable Joey Starr, toujours là où on ne l’attend pas. Là aussi, on s’inspire d’un fait réel, le combat des Whirlpool à partir de 2017, à Amiens, pour sauver leur outil de travail et de production.

Dans le registre, Margot Bancilhon, incroyable en Machine, a réalisé elle-même ses cascades de kung-fu. Le personnage du vieux sage aveugle, semble être une référence habile à la série des années soixante-dix Kung Fu , avec feu David Carradine, tout comme Les clins d'oeil à Kill Bill de Tarentino

Mais les références passent vite en toile de fond tant la série impose sa personnalité, son rythme et sa forme, comme son discours de fond.

 

Fred Grivois s’amuse avec les chorégraphies, les éclairages, les plans. On le suit sans réserve dans son délire. Un léger humour distancié nous cueille parfois, et l'on sourit avec le personnage de Guillaume Labbé, excellent en Benoît, le militaire un peu benêt.

Oui, décidément Machine pilote de front sans sortie de route, un discours démocratique, humaniste, et un scénario à l'os qui ne joue pas la rallonge pour tirer des épisodes inutiles. La fin laisse entrevoir une saison 2. On est impatient.  

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