pièce montée, la littérature gagne à plat de couture sur le grand écran
Un mariage, c’est souvent à la fois drôle et triste à pleurer… Dans Pièce montée, Blandine Le Callet, romancière née en 1969, s’amuse à démonter pièce par pièce le gâteau suprême, « cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés », à l’occasion d’un mariage bourgeois dans une campagne de la province française. Plutôt sympathique comme sujet. Surtout qu’en général, l’euphorie apparente des convives cache des choses bien noires…
À chaque chapitre, le lecteur découvrira un personnage singulier tiré de l’assistance, qu’il s’agisse du dragueur de service, de la tante frustrée, de la mariée soucieuse de la perfection de la cérémonie, ou du marié soudain pris d’une terrible angoisse existentielle…
Très belle réussite que ce premier roman dont l'idée géniale est d'avoir choisi de suivre différents protagonistes d'un mariage ( le marie/ la mariée, le pretre, les témoins...) et de revoir plusieurs fois la même scène sous des angles différents. L'exercice, souvent périlleux, est ici parfaitement maitrisé et nous offre ainsi une palette d'émotions différentes, du cynisme aux doutes, de la mélancolie aux vacheries, sans oublier les secrets honteux revelés en pleine cérémonie.
Cela pourrait sembler raté et ridicule , mais le résultat est gracieux et trés drole. Un succès de librairie et d'estime parfaitement mérité!!!
Voila l'exemple typique d'une adaptation -presque- totalement ratée d'un roman qui ne l'était pas du tout. Autant le livre était une petite merveille d'humour et de maitrise autour d'un mariage vu par ses principaux protagonistes (voir ci dessus) , autant le film est un vaudeville banal, succession de scénettes pas déplaisantes à regarder, mais aussitôt oubliées.
Le gros problème du film, à mon sens réside dans l'écart principal avec le roman qui nous faisait revivre la même scène, mais avec un angle de vue différent selon le narrateur, alors qu'ici, on n'est dans la tête d'aucun personnage en particulier, on suit un peu le marié, puis le prêtre, puis la mariée, puis sa soeur, mais tous ces personnages n'existent jamais réellement et restent en l'état de simples ébauches.
Certains personnages (notamment la pauvre Julie Gayet, magnifique dans Clara et moi) sont même carrément sacrifiés sous l'autel de la caricature et du gag qui ne fonctionne pas.
Reste à sauver deux ou trois belles scènes, dû surtout à la grace de deux superbes actrices, de deux générations différentes, Clémence Poésy et Danielle Darieux.