Après Blanc comme neige, chroniqué récemment sur ce blog, Insoupconnable, sorti quelques mois après est une nouvelle démonstration du fait qu'un second film est souvent moins réussi que le premier. En effet, Gabriel Le Bomin s'était fait remarquer par son premier film, les fragments d'antonin, avec Grégori Derangère en homme revenu psychologiquement détruit de la guerre de 14-18, film qui abordait de façon subtile le vécu intérieur des traumatisés de guerre.
Ici, avec ce film qui lorgne ouvertement du coté de Claude Chabrol, même si le décor ne se situe pas en province, mais à Genève, la subtilité a totalement disparu du programme. Il faut reconnaitre que l'histoire de départ est assez tirée par les cheveux: un couple de trentenaires désargentés se font passer pour frère et soeur afin de berner un riche milliardaire, tombé sous le charme de la fille du couple, et qui décide trés rapidement de se marier avec elle. Evidemment, la cupidité se mélera à l'aventure, et rien ne se passera comme prévu.
Pour réussir une intrigue de thriller avec une histoire aussi cousue de fil blanc, il faudrait une vraie finesse psychologique, comme justement Chabrol sait y faire. Or, dans Insoupconnable, tout est construit de manière trop artificielle et appuyée: de la mise en scène, qui surligne les effets, à l'intrigue décidemment trop confuse, sans oublier l'interprétation.
Et c'est d'ailleurs dans ce domaine que se situe la vraie déception du film. Entre Charles Berling, Laura Smet, Marc André Grondin, et encore une fois Grégory Dérangère, des solistes d'exception étaient à la partition... Et là encore, mal dirigés, tous semblent jouer faux, avec une mention spéciale pour le dernier cité, qui en fait des tonnes dans le côté du petit dernier de la famille qui semble innocent comme l'agneau qui vient de naitre et qui...ne le sera pas tant que cela...
Bon, là, j'ai un peu dévoilé toute la fin du film, mais en même temps, vu comment je l'ai descendu, je ne suis pas sûr que beaucoup de lecteurs auraient eu trés envie d'aller jeter un oeil dessus:o)
Bon, on fait peter quand même la bande annonce pour ceux ( et celles) qui veulent me contredire ( c'est pô bien, ca :o)
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Mais je rebondis sur Claude Chabrol car justement j'ai essayé de me faire un "cycle Chabrol" ces derniers mois pour combler mes lacunes cinématographiques (il y a du boulot mais bon!). J'ai dû voir 4 ou 5 de ses films et c'est vrai que l'atmosphère qui règne dans ses films est très particulière. Et puis quand il fait jouer Isabelle Huppert, je suis aux anges! ;o)