Baz'art  : Des films, des livres...
16 octobre 2012

Alyah est grand!!!

alyahQui n'a jamais éprouvé, au moins une fois dans sa vie, une folle envie de prendre la fuite et d'aller voir ailleurs, histoire de vérifier si nos galères et nos peines n'en profiteraient pas pour fuir aussi?

En ce qui me concerne, je fais bien partie de ceux là, ceux qui pensent parfois qu'un eden peut se trouver ailleurs que dans notre quotidien. Mais, alors que j'ai eu quelquefois l'éventualité d'aller voir en dehors de nos frontières pour m'installer et vivre une autre vie, je n'ai pas été plus loin que la distance Paris-Lyon, ce qui n'est pas forcément la destination la plus exotique qui soit.

Alex, le personnage principal d'Allyah (le dernier film que j'ai vu en salle à ce jour), qui gâche sa vie en vendant de la came dans les rues de Paris et en louvoyant avec les autres et surtout avec lui-même, est  lui aussi persuadé qu'un départ pour un ailleurs, à Israël par exemple, où un vague cousin lui propose un plan plus ou moins solide, pourrait l'aider à prendre ce nouveau départ dont il rêve depuis longtemps.

Israël, pour Alex, c’est surtout la possibilité, assez rare dans une existence, de couper avec ce qui le tire vers le bas, et une chance de réparer l’image amochée qu’il a de lui-même.

Il lui faudra aussi faire, lui qui est si étranger aux traditions de sa communauté, son Alyah, terme désignant l'acte d'immigration en Terre sainte, procédure obligatoire pour un Juif de la diaspora.

Mais ce départ pour Israel ne va pas se réveler si facile que cela, car  malgré tout, et bien plus qu'il ne pouvait le penser, un certain nombre de choses le retiennent en France...

En effet, Alex commence à entrevoir le début d'une histoire d'amour (avec Adèle Hannel, annoncée un peu partout comme la future Adjani, je commence à comprendre pourquoi), et surtout a des attaches familiales bien ancrées, et  notamment un frère ainé, complétement paumé, mais qui ne cesse de vampiriser sa vie.

Ce frère vampire, c'est le réalisateur Cédric Kahn (dont j'avais beaucoup aimé son dernier long Une vie meilleure en début d'année) et c'est une des superbes idées du film, tant pour son premier role au cinéma, il impose une présence magnétique assez rare qui rend totalement crédible son personnage et l'emprise qu'il a sur son petit frère.

Tout en brasssant différents thèmes et divers cinématographiques, (un peu du polar, de chronique familiale, de drame sentimental) le jeune réalisateur Elie Wajeman dont c'est le tout premier film, arrive passer d'un genre à l'autre  en toute fluidité, tant les transitions n'apparaissent jamais artificielle.

On a pas mal parlé de James Gray comme référence manifeste à ce film, et j'avoue que cette comparaison a  suffi à me convaincre, tant je porte le réalisateur de Little Odessa et de Two Lovers aux nues. Si évidemment, pour son premier film, il n'atteint pas la puissance et la virtuosité du cinéaste new yorkais,  la nervosité et l'élégance de sa mise en scène, sans oublier le thème principal ( la judaicité et les liens familiaux qui influent sur ses propres choix) font que le parrallèle n'est pas incongru et ne ridiculise pas du tout l'oeuvre du jeune cinéaste français.

Car j'ajouterais que le scénario parvient à garder l'attention du spectateur et l'emmène de surcroît sur  ces différents chemins sans jamais perdre l'attention du spectateur, et réserve quelques très belles scènes ( notamment un très beau face-à-face amoureux dans un bar-tabac) qui me resteront à coup sur en mémoire dans encore pas mal de temps.

Bref, avec Alyah, film qui est malheureusement passé inapercu dans le flot des sorties (et pourtant epéré pendant la Quinzaine des réalisateurs à Cannes), Elie Wajeman signe une fiction intelligente, puissante, si sobre et si juste,et certainement très personnelle. Si vous avez l'occasion de le voir, ne le manquez pas!!

 

Commentaires
F
@mydiscoveries : ah il joue plus beaucoup un peu partout j'ai bien peur :o)<br /> <br /> @renette : oui aprés son passage à Cannes je pensais que sa sortie allait etre moins confidentielle
Répondre
R
Bonjour, impossible de le voir c'est bien dommage. Il ne passe que dans une salle dans ma région et à une seule séance (18h), comme tu dis ce film passe inaperçu dans le flot des sorties ciné. Un film qui a pourtant fait parler de lui en Mai dernier à CANNES, dommage.
Répondre
M
Tu donnes envie de foncer au ciné, je vais voir s'il passe encore à Toulouse! Merci pour cette chronique Filou!
Répondre
Pour en savoir plus

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs selon les périodes. l'objectif reste le même : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

 

Contact de l'administrateur

Envoyer un mail à l'adresse suivante : philippehugot9@gmail.com 

Visiteurs
Depuis la création 7 562 328
MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

 

MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

(du 12 avril 2024 au 16 février 2025).

Peste, variole, choléra, grippe de 1918, sida et très récemment COVID-19… Depuis des millénaires, les épidémies affectent les sociétés humaines ainsi que les autres espèces animales. Comme une enquête historique, l’exposition revient sur ces événements qui ont bouleversé la vie sur tous les continents.

 

Jazz Day : 24 heures pour célébrer la diversité du jazz

Pour la 11e année consécutive, Jazz à Vienne coordonne la programmation du Jazz Day sur le territoire lyonnais et ses alentours.

Depuis le 36e congrès de l'UNESCO en 2011, à l'initiative d'Herbie Hancock, le 30 avril est une journée de célébration du jazz dans toute sa diversité.

Cette année, la programmation de cette journée compte une quarantaine d'événements festifs et musicaux à Lyon, Vienne, Saint-Etienne, Villefranche-sur-Saône et Bourgoin-Jallieu.

Jazz Day | Jazz à Vienne (jazzavienne.com)