Baz'art  : Des films, des livres...
17 janvier 2017

Le divan de Staline ( critique) : Tsar sous hypnose...

 

 

divanstalineaffiche

 Mercredi dernier,  est sorti - dans une petite combinaison de salles-dues surement au sujet et au faible succès rencontré par ses deux premiers films de réalisatrice- le troisième long métrage de l'immense Fanny Ardant  "Le divan de Staline " , que j'ai pu voir en salles dans la foulée.

Ce film est en fait une adaptation du roman de Jean-Daniel Baltassat, qu'on avait aprement défendu lors de sa parution  au Seuil en  septembre 2013.

Palais de Likami en Géorgie automne 1950,Danilov jeune artiste  moscovite de 27ans est « invité »par Staline, a présenter un projet de peinture à la gloire du petit père des peuples :  un Staline vieillissant cherche à se reposer dans une résidence secrète en compagnie de sa maîtresse Lidia, jouée par Emmanuelle Seignier, alors qu'un jeune peintre vient lui présenter ses projets pour un monument à sa gloire.

divan

Unité de temps, unité de lieu,dans l’immense demeure de la station thermale de Borjomi , une sorte de théâtre d’ombre va alors se jouer. Guidé par Lidia Semionova, la  maitresse - un peu lasse- jouée par une étonnante Emmanuelle Seigner- du tyran, Danilov va s’approcher très près, trop près, du pouvoir.

Le film- comme le livre- revient sur la relation qu'a entretenue Staline avec un jeune artiste, incarné par l'acteur montant de la nouvelle génération Paul Hamy.

Sous la forme d'un conte philosophique, psychanalytique- comme le titre l'indique  clairement- et métaphysique, Fanny Ardant essaie de sonder avec une ambition vraiment louable une exploration du rapport entre le pouvoir et l'artiste.

Une des passionnantes questions soulevées par le film est de savoir comment fait-on pour  un artiste qui fricote avec le pouvoir pour ne pas perdre son âme? 

JPEG - 355.6 ko

Pour répondre à cette question et à d'autres que soustend son film, Fanny Ardant ne cherche jamais le réalisme ( c'est pourquoi tous les comédiens parlent français et jamais russe) et développe un univers presque onirique, presque sous hypnose (d'où le titre un peu fumeux de mon article en référence à l'émission pas terrible d'Arthur) dans lequel Gérard Depardieu, monument du cinéma français devenu citoyen russe, apparait comme un ogre.

Un ogre oui, mais un ogre (presque) repu assez effrayant, sans cesse sur le  fil, en proie à ses propres démons, mais toutefois prêt à bondir sur sa proie, courtisans ou non,  à n'importe quelle occasion.

Assez passionnant par les diverses  thématiques abordées (l'enfance, les rêves, les peurs,  le temps qui passe, l'amour, le désir,  le pouvoir, l'art, l'ambition...), Le Divan de Staline n'est malheureusement pas, au final, la réussite qu'il aurait pu être sur le papier.

En effet, le film apparaît par trop figé et trop démonstratif pour convaincre totalement, et le spectateur est malheureusement souvent partagé entre envoutement et ennui  réel, la faute notamment, à des dialogues trop plaqués et littéraires.

Mais on rendra grâce à la si intelligente et intéressante Fanny Ardant d'être parvenue in fine à  insuffler une dimension de conte cruel et aux trois comédiens principaux de jouer leur partition avec un talent incontestable.
 

Cinéma - « Le Divan de Staline » de Fanny Ardant

 

Commentaires
A
Si je vais voir ce film ce sera pour Depardieu !
Répondre
Pour en savoir plus

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs selon les périodes. l'objectif reste le même : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

 

Contact de l'administrateur

Envoyer un mail à l'adresse suivante : philippehugot9@gmail.com 

Visiteurs
Depuis la création 7 564 647
MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

 

MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

(du 12 avril 2024 au 16 février 2025).

Peste, variole, choléra, grippe de 1918, sida et très récemment COVID-19… Depuis des millénaires, les épidémies affectent les sociétés humaines ainsi que les autres espèces animales. Comme une enquête historique, l’exposition revient sur ces événements qui ont bouleversé la vie sur tous les continents.

 

Jazz Day : 24 heures pour célébrer la diversité du jazz

Pour la 11e année consécutive, Jazz à Vienne coordonne la programmation du Jazz Day sur le territoire lyonnais et ses alentours.

Depuis le 36e congrès de l'UNESCO en 2011, à l'initiative d'Herbie Hancock, le 30 avril est une journée de célébration du jazz dans toute sa diversité.

Cette année, la programmation de cette journée compte une quarantaine d'événements festifs et musicaux à Lyon, Vienne, Saint-Etienne, Villefranche-sur-Saône et Bourgoin-Jallieu.

Jazz Day | Jazz à Vienne (jazzavienne.com)