Les proies : décidement, Sofia on n'y arrive pas tous les deux..
Il y a quelques années, à la fin de ma chronique de the Bling ring le précédent film de Sofia Coppola , je laissais planer le doute sur mon envie d’aller aller voir du côté de son cinéma pour ses prochaines production, tant j’avais beaucoup de mal avec son univers ; un univers d’autant plus cloisonné qu’elle ressasse depuis son premier long les mêmes personnages et les mêmes thématiques qu’elle déplace seulement à travers les lieux et les époques.
Malgré cette mise en garde, je suis quand même allé en salles fin août pour voir ses Proies, sorti en fin d’été, en me disant que le film avait quand même reçu le Prix de la mise en scène lors du dernier Cannes et qu’il paraissait que le roman de Thomas P. Cullinan, dont il est adapté ainsi que la premier film tiré de ce roman, réalisé en 1971 par Don Siegel avec Clint Eastwood n’était pas mal du tout.
Malheureusement, malgré tous ces ingrédients de départ, j’ai rapidement vu au cours de la projection que ce n’est pas avec ces Proies que ma côte d'amour avec Sofia aller soudainement monter en flèche.
Alors certes, avec ce film qui se déroule pendant la guerre de Session, Coppola Jr laisse un peu de côté le versant clinquant, bling bling et creux de "Marie-Antoinette", "Somewhere" ou "The Bling Ring", mais son long métrage n’est en pas plus passionnant pour autant et cette plongée dans le Sud profond des États Unis à travers un huis clos potentiellement plein de tension et de souffre se révèle bien vite assez soporifique.
L’étude travaillée sur les rapports homme-femme durant la guerre de Sécession que promettait le pitch (et qui devait être présent dans le roman initial que je n’ai pas lu) fait ici long feu, tant les personnages manquent d’épaisseur et semblent surtout cantonnés à une seule et unique fonction (l’aguicheuse, la grenouille de bénitier, la matrone) qui ne bougera pas tout de long du film.
Manque à ces relations ambiguës une puissance et une sensualité que Sofia Coppola ne semble pas vouloir retranscrire, préférant aligner des scènes finalement assez creuses qui nous font attendre un climax qui ne viendra jamais vraiment.
La mise en scène semble elle-même assez amorphe et une fois qu’on a vu d’autres films de la compétition (Faute D’amour ou Good Times sur lesquels nous reviendrons prochainement, on a du mal à comprendre comment cette réalisation-là a pu être récompensée par Pedro et son jury.
Niveau casting Nicole Kidman et Kirsten Dunst se débrouillent plutôt mieux que le reste des acteurs, notamment qu’un Colin Farrell, qui n’est décidemment pas l’acteur le plus charismatique d’Hollywood avec ou sans barbe !
Avec ce film qui laisse une impression de langueur et de longueur.
Alors qu’il ne dépasse pas les 1h30. Sofia Coppola signe un film qui finalement parait aussi vide que ses précédents… une des autres déceptions (avec une vie violente) de cet été cinéma, même si comme je le disais en début de billet, avec Sofia Coppola je me demande si comme disent les québécois je ne pourrais pas être déçu qu’en bien les prochaines fois !!