Vous avez trouvé Cate Blanchett classe et formidable hier soir lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes ?Vous voulez voir encore un peu plus de Cate?
Dans ce cas, foncez au cinéma dès mercredi prochain voir Manifesto où l'actrice de "Carol" et" Blue Jasmine" incarne 13 différents personnages, dans 13 différents manifestes.
Avertissons quand même ceux qui ne sont pas au courant que "Manifesto "n'est pas un film au sens propre du terme, et qu'il s'agit en fait d'un vrai O.F.N.I. et plus une performance artistique ce qu'il était au départ qu'un vrai long métrage de cinéma.
Conçu initialement comme treize courts métrages qui tournaient en boucle simultanément dans une installation à l’Australian Centre Of Moving Images à Melbourne, ville natale de Cate Blanchett, "Manifesto" a été écrit et réalisé par le metteur en scène allemand Julian Rosefeldt, qui a déjà à son actif plusieurs autres films projetés en musée dont un hommage à Bunuel.
Après avoir fait sensation dans de nombreux festivals à travers le monde dont Sundance et Tribecca, le distributeur "Haut et Court" surfe donc sur le "hype" liée à la présidence cannoise pour le sortir en salles.
Semblable à sa performance dans I’m Not There où elle était méconnaissable dans son incarnation de Bob Dylan, Cate Blanchett joue treize rôles différents dont une ouvrière, une enseignante, une S.D.F, une veuve ou une présentatrice de journal TV.
Au départ, les 13 portraits incarnés par Cate Blanchett étaient joués simultanément.
Une à une, les vidéos représentent un manifeste, de penseurs, artistes, architectes, cinéastes. lintégralité des textes qu'elle joue sont tirés de manifestes artistiques ou politiques du vingtième siècle.Démultipliée sur 13 écrans, elle incarne à elle seule tous les joueurs d’une gigantesque partie de ping-pong verbal. Elle est ainsi tour à tour une maîtresse d’école, une chorégraphe, un SFD une mère de famille coincée mais elle est aussi Lucio Fontana, Guy Debord, Tristan Tzara, Yvonne Rainer.
C'est la seule personnage de chaque court métrage à s'exprimer, et ce parfois directement à la caméra.
Totalement dénué de véritable scénario, Manifesto version cinéma voit enchaîner notre Cate Blanchet les monologues reprenant les pensées d’artistes, d’architectes, de danseurs et de réalisateurs tels que Sol LeWitt, Jim Jarmusch, Guy Debord ou Yvonne GARDENER sur la place de l’artiste dans la société.
Manifesto cherche à dénoncer l'absurdité et l'hypocrisie de nos société, projet louable s'il en est. Cependant, outre le procédé qui fonctionne bien plus comme installation dans un musée que pour un film qui lassera vite les âmes les mieux intentionnées, on peut trouver les monologues, soit très ardus à saisir, soit trop peremptoires et définitivement. il y a hélas quelque chose de pédant et prétentieux dans ce Manifesto, malgré une volonté du cinéaste/ artiste de rendre l'ensemble assez ludique.
Cela étant dit, le "film" rend totalement grâce au génie de Blanchett, qui transforme ces textes pointus, en dialogues parfois drôles ou émouvants, parvenant à moduler sa voix incomparable et montrer à quel point son talent de caméléon est grand .
Manifesto peut ainsi se voir comme une bande-démo pour le talent incroyable de LA Blanchett et sera surtout à conseiller aux fans de l'actrice!