FACTORY, nouveau et quatrième (mais troisième à sortir en France) film du réalisateur Yuri BYKOV - dont on avait beaucoup apprécié le précédent "The Major" - sort en France dans tout juste une semaine, le 24 juillet prochain.
Comme son titre- en anglais alors que le film est pourtant russe- l'indique, l'intrigue du film "Factory " se situe en très grande partie dans une usine dont le propriétaire, l'oligarque local Konstantine Kalugin (Andrey Smolyakov) annonce la fermeture prochaine alors même qu'il n'a pas payé ses employés depuis plusieurs mois.
Ancien militaire à la gueule cassée, un certain "Le Gris" (Denis Shvedov), ne l’entend pas de cette oreille et décide de fomenter, avec cinq de ses collègues, un plan qui devrait leur permettre de récupérer quelques substantielles indemnités : il envisage de séquestrer le patron pour lui soutirer une part de sa fortune.
Evidemment, comme dans tout bon polar à rebondissements, le stratégème ne se déroulera pas comme prévu et l’issue prendra une tournure plus tragique.
Ce film russe, qui commence comme un drame militant au message social évident - on pense un peu aux films du duo Brizé/ Lindon, version slave- mais qui évolue progressivement en thriller d'action sous haute tension, s'avère être une jolie surprise.
Même si son histoire semble coller parfaitement à l'actualité françaises gilets jaunes, ce huis clos intense et claustrophobique nous plonge dans la vision d'une Russie actuelle rongée par ses maux récurrents comme la corruption.
En effet, "Factory" a pour ambition évidente de parler politique et de parler de la société soviétique en utilisant le cinéma de genre ;un pari réussi haut la main par Yuri Bikov.
Le cinéaste réussit, malgré des moments un peu confus au niveau de l'intrigue à éviter le manichéisme qu'on aurait pu craindre à la lecture du scénario et à tisser un polar "couillu" , réaliste et noir de fort belle tenue .