Jeunes et Courts ! : la France et le Québec accourent
Tout un programme, aussi simple qu'excitant, que celui proposé par la sélection Jeunes et Courts !, en salles le 29 janvier : un panorama de la jeune création française et québécoise en six courts-métrages centrés sur la jeunesse. Du documentaire à la fiction, en passant par l'animation, le programme se veut aussi exhaustif en termes de genres.
De ces courts allers-retours entre la France et le Québec se dessine une jeunesse drôlement mature : l’amour définitif et la verve des petits amoureux transis de Personne ne s'aimera jamais comme on s'aime étonnent, l'aplomb des deux adolescentes de Shirley Temple enchante et les bretelles qui remontent jusqu'au nombril les pantalons des skateurs du Skate Moderne, fringués comme leurs grands-pères, font sourire. Heureusement, le si bien nommé La Pureté de l'enfance se souvient de façon hilarante que les enfants ne peuvent être tout à fait sérieux et que leurs bêtises sont finalement rassurantes.
Jusqu'à un certain point répond toutefois Fauve. Mention spéciale pour ce court-métrage français dont les images saisissent autant que le drame qu'il met en scène, lequel se clôt sur une image poétique bouleversante qui reste longtemps en tête. C'est l'histoire tragique d'une bêtise aux conséquences bien réelles qui rappelle que l'enfance, loin d'être invulnérable, est aussi un espace traumatique.
Le court-métrage d'animation Raymonde, ou l’évasion verticale de Sarah Van Den Boom clôt astucieusement un programme parfaitement orchestré. En mettant en scène une vieille chouette (littéralement), doublée par l'excellente Yolande Moreau, à la sexualité frustrée, le film envisage une jeunesse qui peut-être seconde, tierce... et ainsi de suite. Tout n'est pas que dans la tête quand il s'agit de rester jeune.
Jeunes et courts !, en salles le 29 janvier 2020, Ligne 7 Distribution