Après "Tout en haut du monde", qui avait été encensé par la critique et les professionnels mais qui, malgré ses évidentes qualités, nous avait un peu laissé sur notre faim, Rémi Chayé revient ce mercredi 14 octobre avec Calimity- une enfance de Martha Jane Cannary-
Ce nouveau film est auréolé de critiques tout aussi prestigieuses que le précédent et surtout, cerise sur le gâteau, d'un Cristal du Long métrage glané lors du dernier festival d'Annecy.
Et ce coup ci on est totalement emballé par l'expérience !
Les histoires du Far-West racontent un monde sauvage et hostile dominé par des hommes. Pourtant, une femme à part osait s’habiller comme eux pour vivre libre. C’est ce qu’a retenu la légende.
Vagabonde solitaire, amoureuse des grands espaces, Martha Jane a entretenu sa légende avec ces brochures et des spectacles Western auxquels elle participait en véritable actrice.
Les nombreux films, livres, BD, exploitant le mythe de Calamity, laissent une part très modérée à la réalité historique.
Alors pourquoi ce sous-titre : « Une enfance de Martha Jane Cannary » ?
Simplement parce que les historiens rapportent peu de choses de la jeunesse de celle qui va devenir Calamity Jane. Si ce n’est qu’elle est la fille aînée d’une famille pauvre qui décide vers 1860 d’immigrer vers l’Ouest. Martha Jane a alors une dizaine d’années.Rémi Chayé ne raconte pas non plus la véritable enfance de Martha Jane mais « une enfance » telle qu’il l’a imaginée avec les scénaristes Sandra Tosello et Fabrice de Costil, à partir de rares éléments connus.
En nous offrant la version fantasmée de la jeunesse de cette inspiratrice hors norme, Rémi Chayé dévoile un alliage ambitieux et totalement réussi entre le road trip et le western vibrant de beautés et d'émotions en tous genres
Un magnifique film d'aventures comme un écrin féministe, qui reste à la hauteur d'enfant, à la hauteur d'une jeune fille qui résiste aux épreuves et à une société machiste et patriarcale
Un peu comme une Mulan ( un nom que les exploitants de salle de cinéma ne veulent plus entendre), Calimty Janes devient un symbole de résilience et de liberté féminine.
En se définissant intrinséquement contre cette société aux régles obsoletes et anti femmes, c'est à sa reconquete d'elle même qu'oeuvrera avant tout notre Calamity Jane.
Et c’est au début de ce voyage qu’elle perd sa mère dont elle était très proche. Un traumatisme qui, selon ses biographes, aurait créé chez elle un véritable sentiment d’abandon.
Ce très beau film d’aventure dans les immenses paysages du grand Ouest américain, est dans la lignée des plus beaux westerns., mais un western sans arme à feu, sans machisme ambiant et sans idée de vengeance,thématiques souvent présentes dans l'imaginaire du western .
Bref un western moderne d'une grande beauté !
Nouveau cristal d'or pour un film français après"j'ai perdu mon corps" puisque c'est Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary" le très attendu film de Rémi Chayé, l'histoire atypique d’une jeune fille qui refuse de rendre sa liberté une fois qu’elle y a goûté. #AnnecyOnline pic.twitter.com/1qDc0dXBII
— Baz'art (@blog_bazart) June 20, 2020