Lors de cette 33e Festival Premiers Plans d’Angers,la programmation fut assez inégale avec quelques beaux films dont on a déjà parlé pour la plupart et d'autres bien moins réussis..
Hélas, La Lévitation de la princesse Karnak [+], le premier long d'Adrien Genoudet, fait à nos yeux largement partie de la seconde catégorie :
Le titre, qui fait référence à un célèbre tour du magicien Harry Kellar dans la seconde moitié du XIXe siècle, dévoilé par (le vrai magicien) Yann Frish, qu'on préfère largement voir ne pas parler de magie du tout au cinéma, comme il le fait chez Bruno Podalydès, pouvait laisser entrevoir une oeuvre pleine de passe passe, de féérie et de trouvailles .
Or, ce long très long ( qui pourtant ne dépasse pas 1h2) voyage intérieur de deux amis, Paul et Camille, qui s'exilent jusqu’en Italie pour fuir une catastrophe dont on n'a pas compris les tenants et aboutissants, ne réserve rien de tout cela pour le spectateur.
Plombés par des moyens très limités qui laissent une impression d'amateurisme très forte ( l'image est vraiment pas belle du tout) et un côté prétentieux qui a du mal à ne pas agacer, La Lévitation de la princesse Karnak devrait en laisser plus d'un sur la route et en même tempscertainement séduire les rares qui s'extasient devant le moindre projet barrés et hors normes, même les moins aboutis.
Cette odysée qui se veut singulière et profonde, nous aura semblé très vaine, et surtout phagocytée par un jeu souvent très maladroit des comédiens ( notamment le réalisateur qui livre un monologue particulièrement désastreux sur les générations caddies ) ainsi qu'une intrigue nébuleuse et très décousue, dont les éllipses et le minimalisme ambiant aura raison du spectateur, même le plus intentionné du monde .
Un road movie crépusculaire tellement peu incarné et rationnel qu'il donne l'impression d'échapper totalement au spectateur un peu rationnal, qui cherchera en vain une quelconque substance à se mettre sous la dent .
Le film n'aura rien récolté au festival Premiers Plans, c'est dire si Pierre Salvadori et son jury ont bon goût...